Ce 11 avril, alors que la hausse des impôts locaux venait d'être votée, Eric Ciotti organisait un meeting au cours duquel il a pu lancer "un appel à la mobilisation contre la politique dangereuse de l'équipe Estrosi". Son camp dénonce "un conseil municipal qui ne défend plus les Niçois".
Des milliers et des milliers de lettres vont filer dans les boîtes aux lettres. C'est ce qu'a promis le député républicain du centre-ville jeudi : ces jours prochains, il s'adressera par courrier "à tous les Niçois" pour les appeler à "se mobiliser contre la gestion de Christian Estrosi". Devant un parterre de retraités propriétaires, Eric Ciotti a tenu deux heures d'une réunion publique au lance-flammes.
Revue de détail : "le maire, ce pharaon du béton qui a ruiné la Ville et la Métropole" ; "ici, c'est la double peine, plus vous payez, moins les services publics suivent" ; "on pensait qu'il n'y avait pas pire qu'Hidalgo à Paris. Et si, il y a Estrosi à Nice…"
Au coeur du meeting, l'augmentation de la taxe foncière votée ce matin : "c'est un scandale, une décision qui sera lourde de conséquences pour le pouvoir d'achat des habitants. Nous payons une nouvelle fois le tribut d'une gestion calamiteuse, d'une dette qui a explosé".
Et le député de poursuivre son réquisitoire : "les hausses se succèdent : celles de l'eau, de Lignes d'Azur, des vélos en libre-service… À Nice comme au gouvernement, avec notre argent, ils osent tout et c'est à ça qu'on les reconnaît".
"J'ai voulu ce temps d'explications puisque dans ce théâtre municipal, vous avez des pros de l'embrouille. Les impôts augmentent encore de 20%, après, ne l'oublions pas, la création de la taxe métropolitaine en 2018, qui n'avait pas lieu d'être. Et on vous cache le montant réel de la dette. Estrosi trouve des coupables ailleurs : le Covid, l'Etat, le Département… Aucune de ses explications ne tient la route".
"Du bling-bling au détriment du quotidien des Niçois"
Le meeting de ce soir était surtout une occasion d'occuper le terrain. Pas d'annonces particulières ni d'arguments très nouveaux. L'idée était sans doute de marteler l'axe majeur de la campagne Ciotti, "une politique bling-bling au détriment du quotidien des Niçois", avec une liste répétée d'interviews en interviews : "les colloques scientifiques à 300.000 euros (des magazines Le Point et La Tribune) plutôt que l'entretien de nos écoles d'une vétusté extrêmement préoccupante ; les compétitions sportives qui coûtent des millions plutôt que la rénovation de nos gymnases de quartiers…" Ce que la majorité dément vertement depuis des mois.
"Il est temps de porter un véritable projet d'alternance pour cette ville" lance Eric Ciotti dans un clin d'oeil. "On nous dit : vous attaquez les agents communaux. Mais non, les pauvres, ils attendent la libération". De là à déclarer sa candidature pour la prochaine élection municipale ? "Vous aurez la réponse très, très bientôt !"
CHAIX POINTE LE CONSEIL MUNICIPAL
Le conseil départemental des Alpes-Maritimes était représenté ce soir, avec une dizaine d'élus, le président Charles Ange Ginésy et le vice-président Bernard Chaix. Lequel a bombardé ses anciens collègues de la majorité municipale (dont il a été écarté il y a deux ans) :"tenus par des mandats alimentaires, ils ne défendent plus les Niçois. Il fallait les voir ce matin, autour de ce monarque du gaspillage, tous le doigt sur la couture du pantalon… Il faut mettre fin à tout cela".