Dès cet été, les usagers du réseau métropolitain pourront emprunter les chemins de fer de Provence avec le même ticket ou abonnement. Retour sur le cheminement du fameux Train des Pignes…
En début de semaine, la Métropole de Nice annonçait un changement majeur pour les utilisateurs du réseau Lignes d’Azur. A partir de juillet, leur billet leur permettra d’accéder aux chemins de fer de Provence.
Même ticket à passer dans le même validateur comme nous le confiait Gaël Nofri, président de la régie des transports en commun de la collectivité niçoise.
Un bouleversement pour la locomotive à l’histoire tumultueuse qui a débuté en 1861. L’ingénieur dignois, Alphonse Beau de Rochas, ambitionnait alors relier Nice à Grenoble en passant par la Vallée du Var, Digne-les-Bains et Gap.
Des travaux dans des conditions difficiles
Néanmoins, il a fallu attendre plus de vingt ans, 1882, afin que l’autorité militaire donne son aval au projet. De longs travaux ont ensuite été entrepris, parfois difficiles en raison des éboulis, crues et affaissements de terrain.
En août 1891, un premier tronçon de voie ferrée est ouvert entre Digne-les-Bains et Mézel, suivi par d’autres secteurs jusqu’à l’arrivée dans notre ville en 1911. La ligne est ensuite inaugurée le 3 juillet.
Plusieurs fois mis en difficulté, celui que l’on appelle le Train des Pignes, a survécu, en partie, aux deux guerres mondiales, au développement de l’automobile ainsi qu’au désengagement de l’Etat.
Il a failli s'arrêter définitivement plusieurs fois
Il a notamment vu son exploitation s’arrêter en juillet 1933, étant sauvé par les nouveaux autorails Renault diesel qui remplacèrent la vapeur et relièrent Nice à Digne-les-Bains en 3h30.
Sa gestion a changé de mains à nombreuses reprises, mais elle appartient actuellement à la Régie Régionale des Transports depuis 2014.
Son nom est également chargé de mystère car différentes versions existent pour justifier l’appellation Train des Pignes. Pour certains, cela serait lié à la suie qui recouvrait les locomotives et les faisait ressembler au fond des marmites niçoises, les pignates.
Un surnom entouré de légendes
Pour d'autres, cela proviendrait de la vitesse du train à vapeur qui était si faible qu’elle permettait aux voyageurs de descendre sur les bas-côtés pour ramasser des pignes.
Et s’il s’agissait finalement d’une référence faite aux pignes que les citadins ramenaient en ville le dimanche ou aux enfants qui s’amusaient à en représenter ?
450.000 voyageurs par an
Aujourd’hui, les chemins de fer de Provence représentent une ligne, contre trois au départ, entre Nice et Digne. Celle-ci est longue de 151 kilomètres, avec quatre allers-retours quotidiens (et bientôt davantage), pour le plus grand plaisir de ses 450.000 usagers annuels.