La Ville de Nice et Aïe Events organisaient le 16 septembre dernier un spectacle de danse caritatif contre les violences conjugales, depuis le Conservatoire. Un joli chèque a pu être reversé à l’association Une voix pour elles.
« Je voudrais dédier ce spectacle aux 84 femmes tuées, assassinées, poignardées, brulées par leur conjoint ou ex-conjoint cette année ». Ce sont les premiers mots de Maty Diouf, adjointe au maire Christian Estrosi déléguée aux droits des femmes, pour son discours sur la scène du conservatoire de Nice.
Relire >> INTERVIEW. Maty Diouf : « Beaucoup moins conservatrice, Nice s’est libérée des clichés »
« C’est intolérable, je ne l’accepte pas. Nous ne l’acceptons pas et c’est pour cela que nous sommes réunis. Depuis la création de la délégation en 2008, nous luttons tous les jours avec beaucoup de détermination » ajoute-t-elle avec émotion. Les 480 spectateurs présents applaudissent en choeur.
20 h 30, le rappeur Kaotik 747 ouvre la soirée en rendant hommage aux femmes victimes de violences avec sa chanson « Femme forte ». S’enchaîne « Je partage le 39 19 », une vidéo de prévention avec la participation d’influenceurs niçois.
L’oeil dans le « Judas »
Pour la première fois en France, Dakota et Nadia présentent leur spectacle « Judas ». Découverts pour le grand public dans l’émission Incroyable talent, les deux danseurs consacrent leur carrière à des thématiques sociales, comme l’addiction aux réseaux sociaux ou encore l'acceptation de l'autre.
"Chaque sujet que nous choisissons nous touche de près ou de loin. Nous sommes très sensibles, on se sent concernés par beaucoup de thématiques"
Nadia auprès de Nice-Presse
21 heures 30, Dakota et Nadia montent sur les planches, la deuxième partie commence. Au travers des décors, de chorégraphies, ils nous racontent l’histoire d’un couple. Le spectateur entre dans leur intimité. Il observe le début de la relation où tout est au beau fixe.
Puis viennent les moments sombres où les premiers gestes de violence apparaissent et deviennent récurrents.
Cette interprétation intense montre l’emprise, la manipulation, la culpabilité ainsi que la difficulté à partir du domicile pour les personnes vivant cette situation.

Plus puissant que les mots
Les réactions à la sortie du Conservatoire sont unanimes. La prestation bluffante de Dakota et Nadia a bouleversé le public qui eut du mal à « retenir ses larmes ». Pour Fanny, l’interprétation était « très belle et puissante ».
« Des artistes qui véhiculent beaucoup d’émotions sans avoir besoin de parler. C’était représentatif, réel, émouvant, j’ai eu du mal à retenir mes larmes » raconte Hanen.
"La danse, c’est un moyen d’expression, de liberté, de sensibilisation, bien plus percutant que les mots"
Hanen
Un avis que partage Émilie, « c’était très touchant, la danse est un bon moyen pour sensibiliser contre les violences conjugales ».
L’art, plus particulièrement la danse dans « Judas » permet d’éveiller les consciences. « Il y a des gens sensibles aux chiffres, d’autres à la danse. Nous essayer d’aller dans un haut registre d’émotion pendant le spectacle et les gens le ressentent. Si en sortant de la salle, ils se renseignent sur la cause ou en discutent entre eux alors nous avons tout gagné, c’est ça notre objectif » explique Dakota pour Nice-Presse.

Les deux danseurs préparent leur tournée 2022. « Judas », un spectacle uniquement de danse qui n’impose pas une barrière de langue. C’est pourquoi Dakota et Nadia espèrent le « jouer partout ».
En 2020, 102 femmes et vingt-trois hommes ont été tués sous les coups de leur conjoint(e) ou ex-conjoint(e). La ligne d’écoute 39 19 est disponible, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.