L'inauguration de la permanence du candidat PS aux dernières municipales aurait pu vraiment mal tourner ce jour de décembre 2019.
C'est "une montée de la violence que l'on ressent un jour ou l'autre" témoigne Patrick Allemand, samedi 15 janvier.
Petit flash-back. Le 12 décembre 2019, c'est l'inauguration de la permanence du candidat socialiste. Les municipales approchent à grand pas dans la capitale de la Côte d'Azur.
L'ancien vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur se rend dans le quartier des Liserons, à l'Est, histoire de récupérer des pizzas pour les militants.
Elles "ne sont pas tout à fait prêtes". Le conseiller municipal attend.
"J'en profite pour faire demi-tour et j'allume la radio. Pas très loin, quatre choufs (guetteurs des réseaux de drogue, ndlr) discutent capuchés."
La situation semble anodine. De la buée se forme sur les vitres de la voiture. Le candidat ouvre sa fenêtre.
"Un des choufs s'en va et revient quelques minutes après avec trois autres individus, dont un qui paraît être un chef" raconte celui qui a été plusieurs années un élu de proximité dans ce quartier sensible.
Avant d'ajouter : "ils sont 7 ou 8 autour de la voiture, l'un d'eux s'appuie sur le capot. Soudain, celui qui semble être le chef se dirige vers moi et me demande ce que je fais ici."
Une question posée à trois reprises, et toujours la même réponse : "j'attends quelqu'un."
Une explication qui ne semble pas satisfaire son interlocuteur. Sous son blouson ouvert, une arme. "Tu n'attends plus personne tu entends, tu te casses."
"M'estimant encore un peu jeune, j'ai choisi l'option de ne plus le contrarier et je suis allé me garer 20 mètres plus loin" relate Patrick Allemand.
Une situation qui a profondément indigné l'ex vice-président de la Région Sud : "C'était la première fois que je me trouvais confronté à cette situation. C'était impensable il y a encore 20 ans."
Des gars du 9-3 ?
À Nice-Presse, il confie ne pas avoir porté plainte au moment des faits, trop pris par la campagne électorale en cours.
"Quelques jours plus tard je me suis retrouvé avec des policiers de la BAC 06 (Brigade anti-criminalité, ndlr) pour partager un café et je leur raconte : "Quand même c'est mon ancien canton, je suis connu dans ces quartiers, je m'y déplace partout, sans aucune crainte."
"Les gars de la BAC m'ont répondu. 'Mais eux ils ne vous connaissent pas, ils ne savent pas qui vous êtes, ils viennent du département 93 (en Seine-Saint-Denis, ndlr), ils restent deux ou trois mois, puis ils repartent et sont remplacés par d'autres, toujours du 93".
Les tensions liées aux stupéfiants ne sont pas nouvelles dans l'Est niçois. Trois fusillades y éclataient encore, coup sur coup, le mois dernier.