Mise à jour 02/05 >> Philippe Vardon ne sera pas investi par le RN
Mise à jour 03/05 >> Accusé d’avoir « agressé » un collaborateur, Philippe Vardon (RN) répond
INTERVIEW. La rumeur court depuis quelques jours. Contre toute attente, Philippe Vardon pourrait ne pas obtenir l'investiture du Rassemblement national dans la perspective des législatives de juin prochain.
L'ex-élu niçois Benoît Kandel, passé par le camp Zemmour avant d'en démissionner, pourrait décrocher le pompom à sa place dans la 3ème circonscription, une nouvelle illustration de la guerre interne qui fait rage au coeur du RN 06. Philippe Vardon réagit dans Nice-Presse.
Êtes-vous parti dans cette course en sollicitant l'étiquette RN ? Vous l'a-t-on garantie ou y a-t-il un choix du RN entre plusieurs candidats ?
Mettons les choses dans l'ordre : je suis le président du groupe d'opposition RN à la ville et la métropole de Nice, je suis conseiller régional, je suis membre du conseil national où j'ai été élu par les adhérents de notre mouvement. J'ai par ailleurs dirigé la campagne de Thierry Mariani il y a moins d'un an et celle de Jordan Bardella - pour les élections européennes, que nous avons remportées - il y a deux ans.
Bref, il me semble plus que naturel que le Rassemblement National m'apporte son soutien. Qui pourrait comprendre que ce ne soit pas le cas ?
Que dites-vous au parti ? Il pourrait y avoir 3 candidats du même camp (RN, Reconquête et dissident) dans cette circonscription…
J'ai appris cette histoire de sollicitation de l'investiture RN par Benoît Kandel, pour être candidat dans la même circonscription que moi donc, par la presse.
Benoît Kandel n'est pas et n'a jamais été membre du RN, n'a même jamais appelé à nous soutenir, ne serait-ce qu'au second tour des élections municipales ou de la présidentielle. Si je ne prenais pas autant la politique au sérieux, je serais tenté d'en sourire.
Cette candidature n'a évidemment rien de spontané.
"Dans cette énième manœuvre de déstabilisation, dont seuls nos adversaires peuvent se réjouir, on retrouve une fois de plus la patte d'Alexandra Masson (membre du bureau exécutif du RN, ndlr), notoirement proche de Benoît Kandel"
J'imagine que cela l'amuse, mais c'est irresponsable, et je me désole de ce triste spectacle. Pour moi, la politique est une chose sérieuse.
Je suis en tout cas dans la démarche inverse : certains cherchent à diviser, je veux rassembler. J'ai clairement dit que ma candidature était une candidature d'union, et que je comptais bien m'adresser aux électeurs de Marine Le Pen évidemment, mais aussi à ceux d'Eric Zemmour et aux LR qui refusent la soumission au macronisme triomphant.
Payez-vous vos critiques sur l'organisation locale du RN, ou votre retrait, pendant une partie de la campagne de Marine Le Pen ?
Oui, quand j'estime que les actes de certains ne visent qu'à servir leurs petits intérêts et qu'ils nuisent à notre cause, je le dis.
Oui, quand j'estime que le parti est dans l'erreur - comme par exemple aujourd'hui en refusant de discuter d'une coalition aux élections législatives, je le dis.
Je ne suis pas un courtisan mais un militant.
Cette liberté de parole serait donc trop insupportable ? Je n'en sais rien au fond, mais je ne compte pas changer cela.
Pourriez-vous y aller sans l'étiquette RN, uniquement avec votre parti par exemple ?
Je suis candidat dans la 3ème circonscription pour représenter et défendre les Niçois, les habitants de Saint-André, La Trinité et Falicon. C'est d'abord et avant tout à eux que je le dois.
Pour siéger tout de même dans le groupe RN si vous êtes élu ?
Si nous parvenons cette fois-ci à constituer un groupe patriote à l'Assemblée, ce sera évidemment ma place.
Vous ne me retrouverez pas siégeant avec les islamo-gauchistes de La France Insoumise, c'est promis !