La municipalité se réjouit de donner aujourd'hui "l'exemple dans (son) combat contre l'homophobie".
On aura célébré plus de 700 mariages homosexuels à Nice en dix ans, pour 70.000 au total dans le pays. Dès l'entrée en vigueur de la "loi Taubira", la capitale des Alpes-Maritimes s'est imposée comme l'une des cités françaises qui en célèbrent le plus.
Ainsi, en 2013, 6% de ces unions étaient célébrées à Nice, deuxième ville après Paris, quelques mois après le passage du texte au Parlement. Près d’une union niçoise sur 10 en 2015 !
Un "choix de vie" pour Ciotti
Qu'en disaient alors nos élus locaux ? Le maire de Nice, Christian Estrosi (UMP), était un peu difficile à suivre. Dans Nice-Matin (13/01/13) il avait "confirmé son opposition à l'ouverture du mariage pour les homosexuels". Député, il avait voté contre. Quatre mois plus tard, il s'était dit "ravi" d'être l'un des premiers maires à en célébrer un…
Eric Ciotti (UMP) était député et président du conseil général. Dans "Nice-Matin", il avait indiqué que s'il était maire, il refuserait de célébrer une union homosexuelle, contre laquelle il a manifesté. "Je déléguerais cette mission à un adjoint", précisait-il, évoquant, dans le même entretien, "le choix de vie (sic)" de ces couples.
"Je n'aurais peut-être pas la même attitude aujourd'hui" indiquait-il en 2017 sur Europe 1. Il a, depuis, pris certaines positions pour défendre cette communauté.
Philippe Vardon était également opposé à cette loi Taubira, dénonçant "le clientélisme des socialistes et de certains élus, dont Christian Estrosi". Sur Twitter, il avait noté le 8 février 2013 "#LaStValentinEstDans7Jours, les gays auraient pu se contenter de ça et nous laisser le mariage…" Avec son groupe apparenté Reconquête, il vote désormais contre les subventions du Centre LGBT, "une association engagée politiquement" d'après lui.
Et aujourd'hui ?
Invité à la télévision ce dimanche 30 avril, le maire a souligné que "si on se marie et s’installe autant à Nice c’est parce qu’il y a de la bienveillance. Mais le mariage pour tous n’a pas réglé l’homophobie, notamment chez les jeunes. C'est pour cela que la Ville s'engage auprès du Centre LGBT ou d’assos comme Le Refuge".
Au sujet de son vote d'il y a dix ans en tant que député, Christian Estrosi a indiqué "le regretter profondément, parce qu'il allait à l'encontre de (ses) convictions".