- Vous lisez un épisode de “Libération, l’identité préservée”, l’un des dossiers de Nos Quartiers, le magazine qui parle de vous.
Réputé pour ses édifices historiques, la Libération compte de nombreux trésors architecturaux.
Sommaire
1 - La Gare du Sud
Elle est l'emblème du quartier. Construite en 1892 pour le compte de la Compagnie des Chemins de fer du Sud de la France par l’architecte Prosper Bobin, la Gare du Sud est née d'une volonté de relancer la fréquentation touristique de la ville, avec le plan Freycinet, un programme de travaux publics lancé par le ministre Charles de Freycinet en 1879.
"Cela a permis la création, en plus des destinations proposées par la Gare Thiers, de deux lignes supplémentaires, vers Meyrargues et Dignes, dont seule la seconde, avec le pittoresque train des Pignes, existe encore", confie Véronique Thuin, chercheuse spécialisée dans l'histoire locale.
Classée aux monuments historiques en 2002, la Gare du Sud englobe également une halle, inspirée de Gustave Eiffel, qui résulte du partiel réemploi des pavillons de la Russie et de l’Autriche-Hongrie, construits pour l’Exposition Universelle de Paris, en 1889.
2 - Le Palais de Venise
Édifié en 1912 sous l'appellation d'Hôtel de Venise, ce grand immeuble d'architecture Belle Époque, immédiatement reconnaissable par ses innombrables bow-windows (faisant saillie sur une façade) et ses dômes, a été imaginé par Charles Joseph Bellon, puis transformé en 1920 par Charles Dalmas, l'architecte des Palais Donadei.
Renommée par la suite Palais de Venise, cette impressionnante bâtisse, majestueusement implantée au 31 de l'avenue Malausssena, a été construite par Edouard Corniglion-Molinier, notaire mentonnais. Trop grand pour être un simple hôtel, le palais été utilisé en partie comme immeuble de rapport.
"Une pratique encore peu répandue à l'époque, rappelle Véronique Thuin. Avant 1914, les immeubles appartenaient à leur constructeur et l'immeuble de rapport était un terme péjoratif. L'économie de la rente n'était pas vue d'un bon oeil." Le Palais de Venise accueille aujourd'hui propriétaires, locataires et professionnels, comme des notaires, des avocats mais aussi des psychologues.
3 - Le Palais Donadei III
Troisième et dernier "Palais Donadei" que le duo Alfred Donadei/Charles Dalmas a fait construire à Nice, après les deux premiers quelques années auparavant boulevard Victor-Hugo, le Donadei III a été réalisé en 1905.
Un bâtiment qui se caractérise par la nature et la qualité de ses matériaux, avec des pierres apparentes assumées, dans une volonté de se démarquer des constructions de la précédente période.
"Alfred Donadei empruntait de l'argent, faisait construire, louait et remboursait ses emprunts, mais à la base, il n'est pas parti avec beaucoup de liquidités, explique Véronique Thuin. Ce qui l'a sauvé, c'est l'inflation qui a suivi la fin de la Première Guerre mondiale, car il commençait à se retrouver de plus en plus limite."
4 - Le Palais Martin
Réalisé en 1908 par Charles Bermond et d'architecture Belle Époque, cet immeuble occupe l’angle Nord-Ouest de la place du Général-de-Gaulle.
“Charles Bermond a souhaité s’inspirer du Palais Donadei, alors qu'aucun règlement d'urbanisme ne l'y obligeait, pour conserver une certaine harmonie stylistique, raconte Véronique Thuin. Comme le Palais Donadei III, le Palais Martin se caractérise par ses nombreux bow-windows, ses matériaux précieux et ses dômes."
Ils ont d’ailleurs été reconstitués en supprimant les lucarnes originales, pour surélever l’immeuble d’un étage supplémentaire. Aujourd’hui, le palais Martin, considéré comme le n°5, est surnommé Les Dômes de la Libération et abrite des logements et des commerces au rez-de-chaussée.
5 - Des mascarons "pour marquer les esprits"
Vous les avez peut-être déjà aperçus, quand vous déambulez dans les rues et que vous levez la tête. Ces visages, dissimulés dans les angles ou sous les balcons des bâtiments de la Belle Époque.
Ce sont des mascarons, des ornements représentant généralement un masque ou une figure humaine. "Il est possible d'en voir un peu partout, car à l'époque, Nice doit attirer et marquer les esprits" affirme Véronique Thuin. Ils sont particulièrement visibles sur l'immense façade du Palais Martin.