Nice. Saison touristique : Place Garibaldi, la déception

La saison estivale touche à sa fin. D'après la mairie, la capitale azuréenne a connu une fréquen­tation touris­tique histo­rique cet été 2024. Mais alors qu'en est-​il pour le secteur de Garibaldi ?

Les plages de la Promenade des Anglais pleines, les rues de la vieille ville noires de monde… Cet été encore les touristes, ont exploré en nombre notre cité. D'après un bilan dressé fin août par la munici­palité, Nice a enregistré de très bons chiffres de fréquen­tation. Entre le 1er juillet et le 15 août, les hôteliers ont connu des taux de remplissage de près de 89%. De quoi donner le sourire aux professionnels.

Toutefois cela ne semble pas être le cas pour tous les secteurs de la ville. Du côté de Garibaldi, l'été reste assez mitigé, d'après les restaurateurs.

"C'était mauvais"

Du côté de la Brasserie Roze, "la saison a été médiocre" souffle Florian, le gérant. "Ça fait deux ans que je suis là. Je pense que Garibaldi explose vraiment quand la ville entière est pleine de touristes. Il n'y a pas énormément de choses à faire ou à visiter par ici… On a donc du mal à les garder. Cet été n'était pas top, on a même eu une petite baisse par rapport à l'an passé". 

Concernant les grands événe­ments mis en avant : "pendant le Tour de France, ce n'était pas bon. Le Port était bouclé, même pour venir travailler j'ai dû me garer vers le Félix Faure (à côté de la coulée verte, NDLR). C'était galère. Mais ça reste un très bel événement et c'était sympa de voir les caravanes". 

La disso­lution de l'Assemblée nationale en juin dernier aurait eu un véritable impact d'après Florian. "On a constaté une grosse baisse du chiffre d'affaires à ce moment-​là. Ça s'est vraiment ressenti jusqu'à fin juillet. Les gens étaient un peu débous­solés, ils avaient moins le coeur à sortir, je pense".

Pour Antoine, gérant du Campo Caffè, même constat. "Le bilan n'est pas bon. C'était beaucoup moins bien qu'en 2023. J'ai mieux travaillé le reste de l'année que durant la période juillet-​août. À Garibaldi, on est un spot secon­daire pour les touristes".

Sans compter sur les incivi­lités, la journée et surtout la nuit, comme nous l'avions évoqué dans cet article. "Il n'y a toujours pas d'amélioration, ou alors une toute petite. Quand en plein dimanche après-​midi, il y a des personnes nues qui ont dormi dans leur urine, ça ne donne pas envie aux gens de s'arrêter, forcément". 

"Baisse de moyens pour les clients"

Une baisse de la consom­mation est aussi observée : "on ressent le fait que les gens ont moins de moyens" continue Antoine. "Ça a énormément chuté, notamment sur les repas du midi". Finalement, "on travaille mieux en ce moment, en septembre, avec les locaux et les habitués".

Pour d'autres, en revanche, "la saison est globa­lement bonne". Anthony, gérant de la La Maïoun constate que "le mois d'août était supérieur à juillet en termes d'activité. Malgré la chaleur assez excep­tion­nelle, ça a été. Surtout le soir. La journée, c'est plus compliqué. C'est un peu moins bien que l'an passé, mais ça reste correct". 

Dans une interview publiée dans nos colonnes en juillet dernier, Franck Martin, maire-​adjoint chargé des commerces, avançait que "la puissance publique a fait le travail. Moi je connais des restau­rants qui cartonnent et qui ne prennent même plus les réser­va­tions, alors qu'ils sont dans des rues très-​très périphé­riques. Si les gérants veulent des activités qui marchent aussi fort sur la place Garibaldi, la balle est totalement dans leur camp".

Certains tentent de développer des initia­tives pour attirer le chaland. Du côté de la Brasserie Roze, une carte de tapas - mozza sticks, tenders, pissa­la­dière…- à prix réduits vient d'être mise en place, dans ce contexte de pouvoir d'achat en berne.