Nice : sécurité, promoteurs, bandes cyclables… Les vérités du comité de quartier Cimiez

5 questions à… Nathalie Dupont, prési­dente du comité de quartier Carabacel-​Cimiez, qui réunit 500 adhérents. À la tête de l'asso depuis deux ans, cette figure locale mobilise les riverains pour porter de nombreux projets. 

1 - Quel regard portez-​vous sur l'évolution de Cimiez ?

C'est un quartier que j’adore, un endroit très verdoyant, avec beaucoup de parcs. On a l’impression d’être à la campagne, tout en étant proches du centre-​ville. C'est une grande chance, on peut s’y rendre à pied. 

Le secteur est également bien desservi par les bus. Nous nous sommes d'ailleurs mobilisés pour avoir plus de lignes et des fréquences renforcées. 

Je dirais que l’évolution est positive : les riverains s’impliquent pour préserver notre beau patrimoine.

"Les thèmes récur­rents lors des réunions de quartier sont toujours liés à la sécurité et à la circu­lation. Ce sont des préoc­cu­pa­tions constantes"

2 - Quelles sont les principales demandes qui vous sont remontées ?

Comme partout à Nice, la ville fait face à une augmen­tation du nombre d'individus en errance et de squat­teurs. Cimiez, avec ses résidences secon­daires, est parti­cu­liè­rement touché. Certaines villas sont en cours de réhabi­li­tation ou ne sont occupées qu’une partie de l’année, ce qui favorise les problèmes et les tenta­tives de cambriolages.

Des personnes qui traînent pénètrent dans les jardins ou sur des propriétés privées, notamment du côté de l’avenue El Nouzah. Les thèmes récur­rents lors des réunions de quartier sont toujours liés à la sécurité et à la circu­lation. Ce sont des préoc­cu­pa­tions constantes chez les riverains.

3 - Quels sont les grands projets que vous avez pu porter ?

Cimiez est un quartier très vaste, avec plusieurs comités et des problé­ma­tiques communes, notamment en ce qui concerne la circu­lation. L'un des grands projets sur lequel nous travaillons est lié aux nouvelles construc­tions immobi­lières, comme le projet Covivio. 

Ce dernier concerne le rempla­cement de l’ancien bâtiment Enedis, qui a été détruit pour laisser place à plusieurs immeubles. Cela pose d’énormes problèmes, notamment en termes de station­nement. Nous essayons de faire entendre notre voix pour que des solutions soient trouvées face à ces défis urbains.

4 - Quelles sont les actions menées par le comité ?

En matière de sécurité, nous constatons une augmen­tation des cambrio­lages. Même si Cimiez est un quartier huppé, il n'est pas à l'abri des problèmes d'insécurité.

Un autre sujet préoc­cupant est le station­nement. De plus en plus de personnes viennent se garer sur la colline, profitant des zones de station­nement gratuites. Le problème majeur est que Cimiez subit un report de la circulation. 

La colline, avec ses deux voies princi­pales est devenue un passage obliga­toire pour ceux qui veulent rejoindre l’arrière-pays. Cela engendre une circu­lation insup­por­table, parti­cu­liè­rement dans des zones autrefois calmes.

" Nous avons mis en place des boucles WhatsApp pour une ultra-​proximité. Au sein du comité, tout le monde est actif"

Il y a aussi les questions liées au patri­moine. Des villas histo­riques sont détruites. En tant que prési­dente du comité, je me suis mobilisée pour protéger Paradiso, en créant une association. Nous avons formé un groupe de pression et nous avons réussi à empêcher sa vente. 

D’autres projets de construction sont en discussion, mais nous nous battons pour limiter leur impact. 

Par ailleurs, nous nous sommes organisés pour que les Arènes de Cimiez ne soient pas "priva­tisées", lorsqu'il a été question d’en faire une annexe du théâtre. Nous avons obtenu que ce lieu reste ouvert au public le reste du temps. Enfin, nous nous sommes battus pour des bandes cyclables, notamment sur l’avenue des Arènes, afin de faciliter les dépla­ce­ments verts.

5 - Pourquoi avoir lancé cette association, qu'est-ce qui vous anime au quotidien ?

Il y a des sujets impor­tants et je pense qu’il est néces­saire que j’apporte mon aide. Cela demande beaucoup de temps et d’investissement en tant que bénévole.

Aujourd’hui, nous traitons tous les sujets qui concernent notre quartier, princi­pa­lement le bas de Cimiez, du boulevard Carabacel jusqu’au Regina et le parc des Arènes tout en haut.

Nous avons plus de 500 adhérents, et nous sommes totalement indépen­dants, sans aucune subvention. Nous formons des groupes autour de chaque problé­ma­tique. Par exemple, il y en a un pour le bas de l’avenue des Arènes, un autre pour Paradiso, et encore un autre pour Emile-​Bieckert ! Notre credo, c'est l'ultra-proximité.