Réputé pour son patrimoine unique, Cimiez est l'un des quartiers les plus convoités de Nice. (Re)découvrez cinq anecdotes qui participent à sa renommée…
1. Cimiez, une ancienne cité antique
Perchée au-dessus du cœur historique de Nice, la colline de Cimiez tire son nom de l'ancienne cité romaine de Cemenelum, qui fut autrefois le centre administratif de la région. Rivalisant avec la cité grecque de Nikaïa, sur le littoral, Cemenelum prospérait grâce à un réseau de voies romaines qui la connectait à l'ensemble de l'Empire.
Mais dès le VIe siècle, avec le déclin romain, les habitants ont migré vers Nice et Cemenelum est tombée en ruine… Deux cents ans plus tard, des moines franciscains y ont fondé un monastère, tandis que la colline s'est couverte d'oliveraies et de vignobles.
À la Belle Époque, Cimiez devient le lieu de villégiature privilégié des monarques européens, attirés par son emplacement idéal. La reine Victoria, Georges V, Édouard VII, et Léopold II y séjournent dans de somptueux palais, laissant leurs noms à plusieurs rues du coin.
Le boulevard, tracé à la fin du XIXe siècle, témoigne lui aussi de cette époque faste, où la quartier s’imposait comme un symbole de prestige et de raffinement sur la Côte d’Azur.
2. Cimiez abritait autrefois… un zoo
Dans le Nice de la Belle Époque, il fallait briller, un peu comme dans le Dubaï d'aujourd'hui. C'est dans ce contexte que Léa d'Ascot et Gabriel Lagrange, un couple d'aventuriers, firent sensation en créant un zoo à Cimiez, une première sur la Riviera !
Pour attirer les curieux, une ligne de tramway électrique fut inaugurée en 1895. Mais l'appareil était si lent que les Niçois le surnommèrent rapidement… "la limace."
Deux ans plus tard, en 1897, un restaurant et un casino sont venus s'y greffer. Mais le rêve fut de courte durée. En 1906, tout s'effondre. Léa d'Ascot, autrefois flamboyante, est retrouvée morte, et le zoo disparaît.
Le tramn quant à lui, a réussi à survivre bien plus longtemps. Modernisé, il a continué à circuler jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, progressivement remplacé par les "trolleybus", ses véhicules de transports alimentés par des lignes aériennes.
3. Les Romains profitaient des Arènes
Les Arènes de Cimiez, discrètes mais fascinantes, ont traversé les siècles pour devenir un lieu culturel incontournable. Aujourd'hui, elles accueillent des événements comme le festival de théâtre pour les scolaires, le Ballet Nice Méditerranée, ou encore la traditionnelle Fête des Mai qui investit l'ensemble du site au printemps.
Construites entre les Ier et le IIe siècle, ces Arènes romaines ne sont pas seulement un décor pittoresque. Elle faisaient partie des plus petits amphithéâtres de Gaule. D'abord supposées être un terrain d'entraînement militaire, il est désormais presque certain qu'elles servaient de lieu de divertissement pour les habitants de l'ancienne Cemenelum.
Les vestiges aux alentours, dont des thermes et un frigidarium, témoignent d'un art de vivre déjà bien établi sur la Riviera. En 1960, un musée d'archéologie y a été créé, valorisant ce patrimoine antique, avant que les Arènes et tout le site ne soient classés aux Monuments Historiques en 1965. Les Niçois l'ont bien compris : ces Romains savaient déjà profiter de la vie !
4. Des grands noms ont séjourné ici
Cimiez est un quartier où l’histoire et les arts se côtoient en permanence. Les vastes domaines d’exploitation des XVIe et XVIIe siècles ont laissé place à des villas prestigieuses, comme le palais Gubernatis, aujourd'hui connu sous le nom de musée Matisse.
L'architecture des XIXe et XXe siècles a marqué le paysage de Cimiez avec des bâtiments emblématiques comme le Regina, conçu par l'architecte Biasini, qui accueillait la reine Victoria lors de ses séjours sur la Riviera.
Par la suite, ces lieux ont vu passer d'autres grandes figures, notamment le peintre Henri Matisse, qui a vécu dans un appartement du Regina. Il repose aujourd'hui dans le cimetière du monastère de Cimiez, aux côtés d'autres illustres personnalités, comme l'écrivain Roger Martin-du-Gard.
Le quartier compte des sites incontournables comme le musée Chagall, le conservatoire de musique, la villa Paradisio, et l’hôtel mauresque de l’Alhambra. Tous témoignent de l'élégance et du raffinement de Cimiez à travers les âges.
5. Gustave Eiffel a contribué au Régina
Le célèbre hôtel Belle Époque, l'Excelsior Regina Palace, construit en 1897, doit son nom à la reine Victoria, qui y passait ses vacances sur la Riviera. Cet hôtel prestigieux a connu plusieurs vies. D'abord un hôtel luxueux, il a été transformé en hôpital pendant la Première Guerre mondiale.
Dans les années 1930, après une faillite, l'édifice fut vendu aux enchères. C'est Victor Saglia, à la tête d'une nouvelle société immobilière, qui le rachète et décide de le convertir en copropriété. Les 400 chambres sont alors transformées en 98 appartements.
Le palazzo a attiré de grandes figures. Pour la petite anecdote, Gustave Eiffel, rendu célèbre pour sa tour parisienne, a contribué à la construction de cet édifice en apportant son expertise pour la structure métallique, avec les architectes Sébastien-Marcel Biasini et François-Félix Gordolon.
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