Six ans après l’attentat du 14 juillet sur la Promenade des Anglais, l’œuvre mémorielle était dévoilée, choisie à l’unanimité par les quatre collectifs représentant les victimes.
Quatre mètres d’alu et d’espoir. La sculpture imaginée par l’artiste niçois Jean-Marie Fondacaro était présentée ce jeudi, en présence du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti et des proches des victimes.
Les noms des 86 personnes emportées dans l’attentat islamiste de 2016 sont gravés dans un cœur, au creux d’une vague supportant un personnage, mi-homme mi-oiseau : “l’ange de la Baie”. Lequel a pris place à deux pas du Palais de la Méditerranée, là où les policiers ont mis fin à la course folle du camion.
Après le tir des six coups de canon, les représentants des quatre associations de victimes ont pu s’exprimer les uns après les autres. Hager Ben Aouissi pour Une voie des enfants a témoigné du lourd travail de reconstruction auquel les plus jeunes sont encore confrontés. Certains ont des pensées sombres, des années après le drame. D’autres n’arrivent toujours pas à approcher de la Promenade des Anglais.
Anne Murris du collectif Mémorial des Anges a célébré la sculpture, qui permet “de retrouver la vie sans nier la mort. (…) avec un message beau et profond. Elle ramène la vie sur la Prom’ qui n’en avait plus.”
“Nissa la Bella sera debout”
Il aura donc fallu plusieurs années pour arrêter un choix définitif sur l’oeuvre et son emplacement. “Ce temps était nécessaire pour écarter toute discorde, tout malentendu” a fait valoir Christian Estrosi.
“La vie l’emporte toujours sur la mort : c’est notre conviction et nous la portons chevillée au corps. Nous devons le garder à l’esprit, dans un temps où la violence est partout.” Le maire a également salué de quelques mots le président de la République Emmanuel Macron, “qui n’a cessé de prendre part à notre douleur.”
C’est le garde des Sceaux qui a conclu la cérémonie. “Cette histoire, elle vous appartient, je pourrais dire à nous, les Niçois” a noté Eric Dupont-Moretti, qui était présent le soir de l’attentat.
“Le procès à venir va être une épreuve : mais elle est nécessaire. Je suis convaincu que justice sera rendue. Nissa la Bella sera debout, à l’image de la France qui a connu le pire mais qui a toujours su se relever.”