Une "association de riverains et de commerçants en colère" appelle à "se rassembler" devant la mairie de Nice fin juillet pour protester contre la réorganisation de la circulation le long du boulevard Gambetta. La municipalité dénonce une manipulation politique.
VIE LOCALE — Le torchon brûle entre la Ville et le comité de quartier Parc-Impérial-Gambetta. Son président, Éric Fouzari, devait encore avoir un rendez-vous téléphonique avec la municipalité hier, jeudi 23 juillet. Il n'a pas attendu cette conversation pour placarder le long du boulevard une affiche (ci-bas) barrée de rouge "Commerçants et riverains en colère".
"Nous avons, après avoir oeuvré sans relâchement, réussi à obtenir l'enlèvement de la piste cyclable trop dangereuse pour les vélos sur le haut de Gambetta (entre Thiers et Cessole, installée après le confinement, ndlr). Nous nous battons maintenant pour obtenir la réouverture de la circulation aux véhicules sur le bas de ce même boulevard" nous explique M. Fouzari. "Il n'y a plus le temps d'attendre. Les gens n'en peuvent plus des bouchons, des klaxons…"
Il demande également que les commerçants soient "indemnisés" des "dommages" causés par la piste. "On dirait 'banco' à un référendum local!" ajoute-t-il.
Depuis des semaines, les "sondages" contradictoires se succèdent, ainsi que les réunions en mairie : 41 ont été organisées depuis le déconfinement !
Pourtant les chiffres sont là : la piste sud rencontre un beau succès avec, chaque jour, 3.600 usagers, d'après les chiffres de la Ville. "Une énorme fréquentation" se réjouit Christian Estrosi.

Un combat qui a si peu porté ses fruits que M. Fouzari envisage aujourd'hui de bloquer la voie, dans une action coup de poing, avec les commerçants.
Mais avant cela, il appelle à "un rassemblement" devant la mairie le 30 juillet. "Qu'ils manifestent, ça ne changera rien, ils seront 30, encore une fois…" souffle Gaël Nofri, l'adjoint chargé de la circulation, manifestement agacé par la situation.
"Nous sommes dans une démarche de dialogue. La preuve, nous avons retiré la piste sur le haut du boulevard parce qu'elle fonctionnait mal", développe-t-il.
"La mairie, les associations de riverains et de commerçants, essaient d'avancer en bonne intelligence pour trouver des solutions… sauf M. Fouzari."
"Il mène une contestation contre un projet qui ne le concerne pas directement. Nous, nous travaillons avec ceux qui vivent la paupérisation de Gambetta, qui veulent protéger la valeur de leur commerce, et trouver de nouveaux moyens pour faire venir la clientèle, avec le futur BHNS (bus à haut niveau de service, ndlr) par exemple, ou avec des solutions de stationnement" détaille l'adjoint à la circulation.
Avant de poursuivre, à la sulfateuse : "Certains vont encore venir pleurer dans le bureau du maire alors que tout le monde souhaite avancer. Ce n'est pas toute cette excitation qui va servir l'intérêt général."
"J'espère que M. Fouzari ne tentera pas réellement de bloquer le boulevard, comme cela se dit. Nous ne le laisserons pas faire."
"C'est un hurluberlu en mal de notoriété sociale… Peut-être ne mènerait-il pas cette vendetta politique contre la municipalité s'il avait obtenu une place sur la liste du maire, comme il en a fait la demande!"
Dernière assertion que l'intéressé estime "mensongère". Mais ils ne sont, tous deux, plus à un désaccord près.