Le syndicat se tiendra aux côtés de l'équipe de reportage "si elle engage une procédure judiciaire".
Le grand n'importe quoi à Nice-Ouest, samedi 4 mars. Alors que la justice venait de condamner le cirque Zavatta a plier bagage dans un bref délai, les autorités avaient donné rendez-vous à la presse pour effectuer une visite sur le lieu d'installation des circassiens.
Plusieurs médias suivaient donc le maire Christian Estrosi, son premier adjoint Anthony Borré et le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez. Sauf que ces journalistes qui ne faisaient que leur travail ont été brutalement, dénoncent-ils, repoussés par la police nationale.
"Je vais te casser en deux"
Ainsi, l'un des membres de l'équipe de France 3 Côte d'Azur, a été "empoigné et vigoureusement repoussé par deux, puis trois policiers nationaux". Un agent lui aurait lancé : "Je vais te casser en deux".
La tension autour de cette séquence a d'ailleurs été captée par un confrère de France Bleu :
Quand la presse se fait bousculer très sérieusement par des forces de l’ordre un peu tendue et confondant la raison de leur présence. pic.twitter.com/F9MkREcH4u
— Laurent Vareille (@laurentvareille) March 4, 2023
Le bureau local a décidé dimanche 5 mars d'envoyer un courrier aux services préfectoraux et à la Direction centrale de la sécurité publique, indiquant que "dans l'attente des suites que la chaîne se réserve de donner à ce dérapage, nous ne pouvons que vous rappeler les droits élémentaires de la presse à exercer ses missions librement, sereinement et en toute indépendance".
Dans un communiqué dimanche, le SNJ - syndicat national des journalistes - a condamné cette "agression policière", rappelant que les forces de l'ordre "ont empêché les (médias) d'être au plus près de cette actualité", "à laquelle participaient le préfet ainsi que le maire de Nice qui venait pourtant de leur donner une interview". "
L'organisation demande à la direction régionale de France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur de "donner des suites à la hauteur de cette entrave à la liberté d'informer. Le SNJ se tiendra aux côtés de l'équipe de reportage si elle engage une procédure judiciaire".