Le député de gauche Adrien Quetennens (La France Insoumise) a reconnu avoir giflé son épouse. La question des violences conjugales est depuis de retour dans le débat public.
Quelle place et quel soutien accorde-t-on vraiment aux victimes en 2022 ?
Le sujet des violences au sein d'un couple revient (malheureusement) souvent sur le tapis. Sans que l'on évoque tant que ça des violences dites « intermédiaires », celles qui sont non-régulières, ou qui n'arrivent qu'une fois.
D'après les experts, ces cas ont peu de représentation et peinent à être considérés comme vraiment graves.
Florence Jambou, responsable de structure et coordinatrice chez Accueil Femmes Solidarité, ne dit pas autre chose.
"La maltraitance au sein d'un couple, ça commence à partir du moment où il n'y a plus de dialogue".
"On repère souvent à partir de ce moment là de premiers signes d'abus psychologiques, avant les abus physiques. Il ne faut rien banaliser : même une fois c'est déjà trop".
Chaque année, ce sont 300 femmes qui sont accueillies par l'association départementale, avec 70% de nouvelles arrivantes. Preuve que la problématique est encore terriblement d'actualité.
"Certains aident nos bourreaux"
"La première fois où il m'a frappée, j'ai menti, j'ai dit que je m'étais pris une porte" témoigne Suzy, Niçoise et victime de violences conjugales.
"On ressent de la peur. Si c'est quelqu'un qu'on a aimé, on voudrait qu'il soit soigné et pas puni. Le déclic de se sentir victime ne vient pas toujours tout de suite".
Certaines femmes en viennent à trouver des prétextes à leur agresseur, des circonstances atténuantes. À sa culpabiliser, parfois.
"J'avais changé ma serrure, mais ma voisine l'a laissé passer par son balcon. En fait, on n'est pas secourues et parfois les gens soutiennent carrément nos bourreaux. C'est très dur, c'est une double violence".
Suzy dresse même le parallèle avec le patron des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a tweeté son amitié pour le "courageux" Adrien Quatennens, invisibilisant la souffrance de la femme ayant reçu la gifle. "Une prise de position totalement inappropriée".
Des mesures locales
En plus du numéro national (le 39 19), des dispositifs existent pour vous faire aider près de chez vous.
La Ville de Nice a publié l'an dernier le Baromètre de la violence pour sensibiliser et informer sur les conduites dangereuses au sein du couple.
Partout dans l'espace public, il est possible d'actionner les bornes d'appel d'urgence, reliées au centre de commandement de la police municipale. Un accueil de jour pour les victimes d'abus est proposé par la mairie.
Le Centre communal d'action sociale (CCAS) dispose de professionnel/les pour mettre en place un accompagnement.