La colline du Château cache de nombreux trésors. Ce lieu emblématique de notre cité abrite un site archéologique exceptionnel avec des vestiges d'une ancienne cathédrale, mais aussi d'un cimetière.
"On est sur le site de la cathédrale médiévale de la colline du château, c'est l'ancienne ville du Moyen-Âge" précise Aude Civetta, archéologue pour la Métropole Nice Côte d'Azur.
"Ici, il y a eu plusieurs phases de fouilles entre le XIXème et le XXème siècle."
"Depuis 2009, un programme de recherches a été mis en place pour en effectuer à nouveau et mieux comprendre la façon dont le site a évolué au fil du temps."
Pour rappel, la colline a connu de nombreux siècles d’occupation humaine depuis la Préhistoire. Aujourd’hui encore, il s'agit d'un élément central de la vie des Niçois.

Pourquoi arrêter les fouilles ?
Le site est composé de plusieurs éléments, dont la cathédrale Sainte-Marie. La création de cet édifice religieux daterait du Vème ou du VIème siècle de notre ère. "Les recherches ont permis d'observer différentes phases de construction."
"On a deux premiers bâtiments qui datent de l'Antiquité tardive puis au XIème siècle, la structure a été agrandie en largeur et en longueur." Actuellement, la partie de la cathédrale n'est plus fouillée.
"Pour protéger et éviter que le site ne s'abîme au cours du temps avec les intempéries, les plantes, les pillages… mais aussi en vue de futures fouilles pour les générations d'après, il a été décidé de remblayer."
Ainsi, plusieurs vestiges sont en partie recouverts pour les préserver. "On va s'arrêter au niveau de circulation, c'est-à-dire, là où on estime que les gens marchaient au XIème siècle." "L'objectif est aussi de faciliter la lecture du plan de la cathédrale."


Si certaines recherches s'interrompent, d'autres se poursuivent.
"On arrête celles de la cathédrale, mais on continue aux alentours." Chaque été, le cimetière médiéval, également implanté sur le site, est fouillé. "On a commencé en 2011."
"À travers ça, on met en évidence les pratiques funéraires du Moyen-Âge. Cet enchaînement chronologique nous permet de mieux comprendre l'évolution du cimetière et des bâtiments voisins."

Ce lieu a une particularité : "des pratiques funéraires ont été observées, elles sont issues de l'Antiquité." Il y a donc une reprise des codes de cette période, au XIème et XIIIème siècles, avec la mise en place "de tombes sous tuiles en bâtière".
"Normalement, cela avait disparu entre le XVI et XVII siècles en Provence mais a priori il y aurait eu une reprise."
Au total, près de 300 individus ont été étudiés depuis le début des campagnes de fouilles. "On essaie toujours de comprendre comment les populations du passé ont fonctionné."