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La directrice France de TotalÉnergies était cette semaine en déplacement dans les Alpes-Maritimes à l'occasion du Transition Forum, sommet du développement durable dont Nice-Presse est partenaire.
Transition vers des énergies renouvelables, projets verts pour l'aéroport niçois, actions menées dans la Métropole Nice Côte d'Azur… On fait le point avec Isabelle Patrier.
Certains élus locaux et des associations accusent TotalÉnergies de faire du "greenwashing", de se donner une bonne image écolo, en étant partenaire du Transition Forum. Que leur répondez-vous ?
Isabelle Patrier : La transition est déjà une réalité chez TotalÉnergies. La part du pétrole est passée de 65% à 44% dans notre mix énergétique. On a réduit nos émissions de CO2 de 46 à 37 Mt entre 2015 et 2021. Ce sont les chiffres précis de notre transformation.
Regardons nos activités en France : nous sommes devenus les premiers sur la fabrication et la production de biogaz. Nous avons 350 unités de production d'énergies renouvelables : éoliennes, solaires… Nous gérons directement plus de 11.000 bornes de recharge.
"L'énergie de demain sera de plus en plus locale"
Que représente le Nice Transition Forum pour vous ?
Ce sommet nous permet d'échanger avec une grande variété d'intervenants sur la transformation de nos territoires. Au coeur d'une Métropole qui est très engagée dans cette transition écologique.
Nice Côte d'Azur répond à un certain nombre d'enjeux : l'aménagement de son territoire énergétique, la décarbonation de ses universités, de ses bâtiments et mobilités.
L'énergie de demain sera de plus en plus locale.
Elle demande des échanges : on ne va pas installer une ferme photovoltaïque ici sans se renseigner sur le point de vue des riverains, quelles sont les attentes des collectivités… Ce forum est le lieu idéal pour placer tous les acteurs autour de la table, et co-construire des solutions durables.
"La transition juste, c'est de faire bénéficier à tous des retombées positives issues de la transformation d'un territoire"
La Métropole niçoise compte passer de 11 à 18% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d'ici 2026. Comment allez-vous l'aider à y parvenir ?
On peut se positionner en premier sur nos stations-service. On en a de plus en plus qui distribuent de l'E85 (un biocarburant constitué de bioéthanol et de Sans Plomb 95, NDLR).
Demain, nos stations installées dans la Métropole de Nice pourront abriter des bornes de recharge. Nous pourrions aussi solariser les ombrières des parkings.
Nous avons déjà répondu à plusieurs appels à manifestation d'intérêt.
Nous parviendrons à remplir nos objectifs grâce à un dialogue permanent avec les collectivités et les habitants. Aujourd'hui, quand on fait une ferme solaire ou éolienne, on propose des financements participatifs, notamment aux riverains, aux agriculteurs. Le partage de la valeur, c'est aussi la possibilité pour chacun de devenir actionnaire.
La transition juste, c'est de faire bénéficier à tous des retombées positives issues de la transformation d'un territoire.
À l'occasion du Transition Forum 2021, un vol Nice-Paris décollait avec 30% de carburant d’aviation durable (SAF). Chez nous, l'aéroport est capital pour le développement économique. D'autres projets sont-ils en cours pour le rendre moins polluant ?
On travaille beaucoup sur ces carburants avec les compagnies aériennes et les aéroports. Il y a des projets avec ceux de la région. Après, à quelles échéances, cela dépend de la demande des compagnies. Mais nous sommes capables de le faire.
En 2024, il y aura 300.000 tonnes de biocarburant produites en France.
Le président Christian Estrosi appelle dans Nice-Presse à ce que plus de compétences en matière d'énergies renouvelables soient confiées aux Métropoles. À votre avis, cela permettrait d'accélérer la réalisation des projets ?
Ce qu'il nous faut, ce sont des guichets uniques, des gens formés, une accélération des permis et des autorisations, et une plus grande homogénéité des obligations fixées d'une région à une autre.
Le maillage dans les territoires est très important. Nous avons nommé d'ailleurs de nouveaux directeurs pour avoir une vraie proximité dans les dialogues.
Vous appelez à une réflexion sur la formation des jeunes…
Aujourd'hui les compétences dont on a besoin dans cette transition énergétique, on ne les forme pas de façon cohérente avec les projets que nous avons. Les métiers de demain seront essentiellement électriques.
Il nous faut des électriciens, soudeurs, chefs de projet… Depuis des décennies, on dénigre les métiers techniques, alors que notre souveraineté énergétique a besoin d'eux.
Il faut choisir cette orientation dès le collège. Les ingénieurs, nous en avons. Nous manquons de techniciens.
TotalÉnergies, ça représente quoi en Région Sud ?
- 740 emplois directs
- 236 stations-service, dont 49 dans les Alpes-Maritimes
- 520 points de charge pour véhicules électriques
- 34 sites de production d'énergies renouvelables en exploitation, dont 4 dans notre département