Le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, tenait ce 3 avril une conférence de presse sur la question du trafic de drogues à Nice. Opération déminage médiatique.
Après la diffusion dimanche d'une vidéo montrant un gang armé, et d'autres événements survenus à l'Ouest de Nice dernièrement, l'action de l'Etat est plus que jamais remise en cause par les habitants.
Selon certains résidents du quartier réunis jeudi dernier par les autorités, la situation s'aggrave continuellement, depuis des années.
Évidemment, "on ne peut pas nier la réalité" concède ce matin Bernard Gonzalez. Il ne faut pas oublier "les conséquences sur la vie des honnêtes gens" qui en pâtissent, notamment dans le quartier des Moulins. À l'Est de la Nice, l'Ariane et Les Liserons sont épisodiquement concernés aussi.
Cependant, "on ne peut pas non plus nier la difficulté rencontrée par les hommes et femmes de nos services".
Selon le préfet, qui défend ardemment le dispositif policier, "c'est une guerre menée jour et nuit" où "l'État est présent continuellement" et n'a "pas abandonné le territoire".
Malgré la vidéo de cette escouade criminelle paradant au vu et au su de tous avec de probables armes de guerre, le secteur des Moulins ne serait "pas devenu une zone de non-droit" .
"Vous voyez bien qu'à chaque fois, on interpelle et on agit rapidement, on est vraiment engagés dans cette lutte" .
La préfecture des Alpes-Maritimes avait d'ailleurs annoncé, dans la matinée, l'arrestation d'une dizaine d'individus, avec quatre armes découvertes et plus de dix-sept kilos de drogues saisis.
"On peut également noter que le dernier règlement de compte mortel remonte au 24 novembre 2021, c'était il y a plus d'un an". On se rassure comme on peut.
Besoin de la reconnaissance faciale
Depuis le 1er janvier 2023 : 187 trafiquants mis en cause (+13,25%), 127 opérations de police visant les points de deal (+57%) et 483 amendes dressées à l'encontre de consommateurs (+7%).
"Bien sûr qu'on aimerait pouvoir faire plus" répond Bernard Gonzalez à la presse qui l'interroge sur les moyens déployés. Tout en remerciant Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, qui a envoyé des renforts à Nice et Cannes à la rentrée.
"Mais oui, si on avait des drones, ou la reconnaissance faciale, on avancerait plus vite. On peut toujours faire mieux !"