Le ministère du Logement et le mouvement HLM ont fixé vendredi un objectif ambitieux : construire 100 000 logements sociaux d’ici 2025. Cette annonce a été faite dans le cadre de la signature d’un pacte d’engagements réciproques entre les deux parties.
« Face à la crise du logement (…), le gouvernement a décidé, par la loi de finances pour 2025, de renforcer son investissement et de réactiver les leviers de production », soulignent-ils dans un communiqué commun.
Pour concrétiser cet engagement, le gouvernement et le mouvement HLM ont élaboré une feuille de route mobilisant l’ensemble des acteurs du secteur. L’objectif est d’atteindre 100 000 logements sociaux en complément des besoins liés à la rénovation urbaine. Une attention particulière sera portée aux logements de petite surface, précise le communiqué.
À titre de comparaison, l’Union sociale pour l’habitat (USH), représentant les bailleurs sociaux, estime que 85 300 agréments de logements sociaux ont été délivrés en 2024.
La feuille de route, articulée autour de quatre axes, a été signée par la ministre du Logement, Valérie Létard, et l’ensemble des fédérations HLM lors d’un déplacement à Ormesson (Val-de-Marne).
Outre la construction, d’autres engagements sont pris : entre 120 000 et 130 000 logements sociaux verront leur mode de chauffage rénové ou remplacé, tandis que l’accession à la propriété pour les locataires HLM sera facilitée.
Dans le cadre du Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine (NPNRU), 16 500 logements sociaux seront également reconstruits.
Chaque engagement est assorti de moyens financiers, d’indicateurs de suivi et d’un cadre d’action défini pour assurer le respect des objectifs.
« Il faut se mobiliser (…) pour donner un coup d’accélérateur au logement social », déclarait jeudi Mme Létard dans un entretien à Ouest France. Selon elle, le secteur bénéficiera d’un milliard d’euros supplémentaire pour financer la construction et la rénovation.
Pour encourager la relance, le gouvernement a réduit de 200 millions d’euros la ponction annuelle imposée aux bailleurs sociaux via la « réduction de loyer de solidarité » (RLS). Il mise également sur la baisse du taux du Livret A au 1ᵉʳ février et sur l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) dans le neuf, désormais accessible sur tout le territoire. Le PTZ reste maintenu dans l’ancien, sous condition de travaux de rénovation thermique et uniquement en zone détendue.
Ces mesures financières s’accompagnent d’initiatives visant à mobiliser le foncier et à simplifier le cadre législatif et réglementaire. Un soutien de 100 millions d’euros sera aussi attribué aux « maires bâtisseurs ».
« Loi de finances 2025 : un tournant budgétaire pour le logement social », s’est réjouie l’USH, rappelant la dégradation progressive de la situation financière des bailleurs.
Si la présidente de l’USH, Emmanuelle Cosse, salue cette feuille de route comme un premier pas dans un contexte difficile, Jean-Luc Vidon, président de la Fédération nationale des associations régionales HLM, se montre plus critique. Il regrette notamment la suppression d’une aide de 400 millions d’euros prévue pour la rénovation du parc HLM en 2025. « L’engagement de Valérie Létard est notable, mais cette réduction reste insuffisante face à la gravité de la crise du logement », estime-t-il.
(Avec AFP)



