La Ville de Nice commande chaque année à l’Ifop un vaste sondage d’opinion. Parmi les sujets traités : le niveau de notoriété des différents élus de premier plan, au niveau municipal comme départemental. Qui sont les plus célèbres ? Qui fait encore figure de “nobody” total après plusieurs années de service ? Il y a des surprises !
INDISCRET — Certains politiciens niçois peuvent faire leur marché ou prendre le tram’ sans lunettes de soleil. Malgré des années de mandats, l’importance de leur(s) fonction(s) et parfois leurs grands efforts en matière de communication, une partie des décideurs de notre ville ne sont connus d’à peu près aucun électeur.
Les raisons sont multiples. À Nice, l’hypermédiatique Christian Estrosi fait beaucoup d’annonces par lui-même, les conseillers concernés par les mesures faisant office de faire-valoir dans un coin des conférences de presse.
D’autres adjoints semblent si peu emballés par leurs délégations que l’on pourrait légitimement se demander s’ils connaissant l’adresse de la mairie.
Enfin, la médiatisation ne se porte pas sur certains conseillers pourtant très travailleurs, mais évoluant surtout dans l’ombre de la bureaucratie municipale et du cabinet de Christian Estrosi.
D’après le dernier baromètre* de suivi de l’opinion niçoise mesuré par l’Ifop (juillet 2020), dont Nice-Presse a pu consulter le document détaillant tous les résultats, plusieurs groupes d’élus se distinguent.
Les stars
Le premier, les politiques connus de tous. Ils ont gravi les échelons de la vie publique niçoise pendant de longues années, occupent aujourd’hui les plus hautes fonctions et sont de toutes les inaugurations, kermesses et raouts médiatiques.
Élu à la plus forte notoriété à Nice, le maire Christian Estrosi est connu par 99% des habitants. On retrouve ensuite avec 90% Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et conseiller général, Dominique Estrosi-Sassone (85%), sénatrice des Alpes-Maritimes et conseillère municipale, Philippe Vardon (58%), conseiller régional de PACA et conseiller municipal (RN) et Philippe Pradal (56%), éphémère maire de Nice (2016-17) et délégué aux Finances.
Plusieurs élus azuréens, pourtant moins médiatiques pour le grand public, jouissent d’une bonne notoriété : Renaud Muselier, président du conseil régional, est connu par 54% des Niçois, Charles Anges-Ginesy, président du conseil départemental, par 51%, et Louis Nègre, 1er vice-président de la Métropole Nice Côte d’Azur et maire de Cagnes-sur-Mer, par 50%.
Le milieu de classement
Viennent ensuite les conseillers municipaux d’importance et les membres de l’opposition, connus notamment grâce à leur campagne pour les dernières élections. Patrick Mottard (50%), subdélégué au Spectacle vivant, Jean-Marc Governatori (43%), conseiller municipal d’opposition (écolos), Pierre-Paul Leonelli (37%), délégué à la Propreté, Marc Concas (29%), président de la commission appel d’offre, délégué en charge de l’Ethique, le footballeur José Cobos (25%), délégué à l’Évènementiel sportif, Mireille Damiano (25%), avocate et candidate de la gauche aux dernières municipales, Marine Brenier (23%), conseillère municipale de Nice et députée des Alpes-Maritimes, Cédric Roussel (22%), député LREM des Alpes-Maritimes, ou encore Gaël Nofri, Délégué à la circulation et au stationnement, avec 21%.
L’arrière-garde du conseil
On trouve également les élus dotés de délégations de second ordre ou les autres personnalités de l’opposition : Gérard Baudoux (20%), délégué au Projet UNESCO, Jean-Marc Giaume (20%), délégué aux Sports, Xavier Garcia (18%), Premier secrétaire du parti socialiste maralpin, Maty Diouf (16%), déléguée à la Lutte contre les discriminations, Fatima Khaldi, déléguée à la Médiation, 14%, Françoise Monier, déléguée aux Seniors, 14%, Anne Ramos, déléguée aux Travaux, 13%, Jean-Christophe Picard, conseiller municipal d’opposition (écolos), 13%, Robert Roux, délégué à la Culture, 13%.
Malgré l’actualité, Martine Ouaknine, déléguée à l’Aides aux victimes, à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, n’est connue que par 12% des Niçois. De même, Richard Chemla, délégué à la Santé, fait figure de presque inconnu, avec 11%.
Ceux qui sont connus par leur famille
Sous la barre des 10%, viennent les élus reconnus par le microcosme niçois, c’est-à-dire les politiques, les journalistes et les acteurs économiques.
Malgré l’importance de sa charge, Anthony Borré, Premier adjoint au maire et délégué à la Sécurité et au Logement n’est identifié que par… 9% de ses administrés. Il faut préciser que durant les deux précédentes mandatures, il exerçait dans la discrétion du cabinet du maire.
En queue de classement, on retrouve ensuite Franck Martin, délégué aux commerces, 8%.
Graig Monetti, délégué à la Jeunesse, n’est connu, lui aussi, que par 8% des habitants, tout comme Juliette Chesnel-Le Roux, conseillère municipale d’opposition (écolos), qui occupe pourtant cette charge depuis plusieurs années.
Jacques Richier (5%), délégué à l’Emploi, PDG d’Allianz, et Isabelle Visentin (4%), déléguée aux Cultes, sont les deux conseillers les plus méconnus.
*: Question du sondage : “Avez-vous entendu parler ou connaissez-vous, ne serait-ce que de nom, les personnalités suivantes?” — Notoriété et image des personnalités de Nice, baromètre de suivi de l’opinion, Ifop juillet 2020. Réalisé entre le 23 et le 30 juillet sur un échantillon représentatif de 1.001 Niçois