Ce jeudi 21 juillet, le docteur Brice Tregan du Centre d'Information et de Dépistage 06 (CeGIDD) fait un point de situation sur la variole du singe dans les Alpes-Maritimes avec Nice-Presse.
La mairie l'a souligné elle-même cette semaine, Nice est en situation d'alerte face au virus Monkeypox, cette épidémie de variole du singe apparue début mai au Royaume-Uni.
D'après les derniers chiffres qui nous ont été communiqués, 80 cas sont confirmés dans les Alpes-Maritimes. Sans compter les 97 cas contact, au 12 juillet. "Ça augmente énormément" complète le Dr. Brice Tregan. "Le CHU reçoit trois cas par jour, le CeGIDD de la rue Baquis deux, mais c'est voué à croître. On a vraiment une sous-déclaration et une sous-estimation de ces cas."
Comment l'expliquer ? "Il y a des gens qui n'osent pas consulter, et d'autres qui le veulent mais qui ne savent pas où aller." Un problème de communication ? "Oui, puisque les médecins de ville ne sont pas au courant de la chose. Les patients sont redirigés vers le CeGIDD ou le CHU, lui-même saturé par le Covid-19. On arrive au bout de nos capacités."
"On a deux situations de gestion de crises sanitaires à gérer en même temps. La variole du singe connaît chez nous une diffusion exponentielle, dans une population assez ciblée." Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) pour beaucoup en ce moment, même si des femmes et des enfants sont également touchés dans des proportions moins importantes.
Comment se transmet le virus Monkeypox ?
"Par contact cutané rapproché, majoritairement. Au cours des rapports sexuels notamment, mais aussi simplement par le partage du linge de maison, ou par les grosses gouttelettes lors de discussions prolongées dans des endroits clos, comme un bar, par exemple." Raison pour laquelle la population générale, qui n'est pas encore réellement concernée pour l'instant, "pourrait le devenir."
Pour quels symptômes ?
Les plus généraux : de la fièvre, des ganglions, une douleur au niveau de la gorge, une poussée de boutons…
Où en est-on de la vaccination ?
"Elle permet d'éviter les formes graves, mais aussi certains symptômes dangereux dans le contexte actuel. Par exemple la difficulté pour s'alimenter correctement, très problématique par ces fortes chaleurs."
500 doses sont déjà arrivées pour tout le département ces derniers jours. "Toutes sont déjà réservées, alors que la demande est forte" (certainement 1.200 rien que pour le centre de soin de la rue Baquis, sans compter le CHU). Va-t-on assez vite ? "Non, puisque sans nouvelles doses rapidement, nous serons en difficulté pour traiter les cas contact."
Pour l'heure, les antennes du CeGIDD à Antibes et Menton ne sont pas habilitées à vacciner, contrairement à celle de Nice, alors qu'il s'agit du même personnel traitant. L'Agence régionale de Santé (ARS) doit statuer prochainement.
Après un échange avec le ministère de la Santé, le maire de Nice Christian Estrosi assurait mardi qu'une nouvelle dotation de vaccins contre la variole du singe doit arriver sur notre territoire d'ici à la fin de cette semaine.