Sous l'effet de l'alcool, une jeune femme a gravement blessé une policière cet été devant le commissariat de Cannes. Sans pouvoir expliquer son geste trois mois plus tard.
POLICE/JUSTICE — Elle était face au tribunal hier : E., 18 ans, a roué de coups une policière de Cannes le 23 août. Les raisons de son geste ? Elles ne sont pas claires. Tout juste sait-on qu'elle s'est présentée au commissariat en fin de nuit, visiblement très alcoolisée, pour déposer une plainte — son sac à main aurait été volé.
Impossible pour les agents de l'enregistrer : la victime présumée doit être en pleine possession de ses moyens pour livrer son témoignage. Or, E. tourne à 0.3mg d'alcool par litre d'air expiré (et sent la vodka à dix mètres).
Devant l'immeuble, c'est l'esclandre. "Se rendant compte que sa démarche est vaine, E. entre dans une colère noire, se déchaîne sur le parvis du commissariat, et insulte les deux fonctionnaires qui avaient pourtant fait preuve de patience et bienveillance jusque-là" rapportent nos confrères de Nice-Matin.
Des insultes ("Nique ta mère sale flic de merde"), puis des coups.
À l'un des agents des forces de l'ordre, "elle flanque une gifle, sous l’œil des caméras de vidéosurveillance. L’agent est sidéré par un tel déchaînement de violence. Elle se débat en donnant coups de pied et de poing à sa collègue."
"Verdict insupportable"
La policière, blessée, en aura pour 10 jours d'ITT, avec deux côtes fêlées et deux autres cassées. Au final, elle a dû arrêter le travail pendant 3 mois.
Lundi 16 novembre, le tribunal a condamné E. à 6 mois de prison avec sursis probatoire. Elle devra également indemniser chacun des policiers blessés.
En réaction, le syndicat Unité SGP Police des Alpes-Maritimes a dénoncé un "verdict insupportable": "nous exigeons des peines immédiates et dissuasives en direction des auteurs de violences" sur les policiers.