Les Jeux olympiques n’auront eu qu’un impact limité sur le chiffre d’affaires de l’hôtellerie en France en 2024, qui n’a progressé que de 1% par rapport à 2023, grâce aux performances solides de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) et du segment haut de gamme, selon une étude Deloitte In Extenso.
« À Paris, 2024 a été une année en dents de scie, alors que sur la Côte d’Azur, l’hôtellerie affiche une croissance de 5 %, malgré une année 2023 déjà excellente », explique Olivier Petit, expert du secteur hôtelier chez Deloitte, lors de la présentation de cette étude vendredi.
Si la région Paca se distingue par ses bons résultats, le reste du territoire n’a pas suivi la même dynamique : à Paris comme en province (hors Paca), le chiffre d’affaires reste stable par rapport à 2023, année qui avait bénéficié de grands événements comme la Coupe du monde de rugby.
Par catégorie d’hébergement, le segment luxe et haut de gamme enregistre une hausse de 5 %, tandis que l’hôtellerie économique recule de 1 % et le super économique de 2 %.
« On constate une désaffection pour l’hôtellerie super économique, dont certains établissements sont vieillissants et ne correspondent plus aux attentes des clients », souligne Olivier Petit, pointant la concurrence accrue des plateformes comme Airbnb.
L’an dernier, un effet Jeux olympiques a tout de même été observé dans certaines grandes villes comme Lille (+5 %) ou Clermont-Ferrand (+3 %), mais il n’a pas suffi à compenser les baisses enregistrées ailleurs, notamment à Lyon (-4 %, faute du salon Sirha et des événements liés au rugby) ou encore au Havre (-11 %, en l’absence de la transat Jacques Vabre).
« À Paris, on constate un pic de performance durant les JO en juillet-août, mais aussi une baisse marquée en juin et septembre, ce qui explique cette stagnation globale », analyse Olivier Petit.
« Les Jeux olympiques représentent un investissement qui doit être envisagé sur le moyen et long terme. On observe déjà, dès décembre, une affluence exceptionnelle de visiteurs internationaux à Paris, ce qui devrait produire des effets positifs sur 2025 », anticipe-t-il.
Ces retombées devraient profiter en priorité aux établissements de milieu et haut de gamme ainsi qu’au luxe, notamment grâce à la hausse du dollar, même si « l’effet Trump reste une variable imprévisible ».
Avec le retour des grands événements (salons professionnels, transat), un calendrier favorable en jours fériés, mais un contexte politique, budgétaire et géopolitique incertain, Deloitte prévoit une progression de +4 % pour l’hôtellerie parisienne en 2025, une hausse de +1 à 2 % en province et une croissance de +2 % sur la Côte d’Azur
(Avec AFP)



