La nouvelle d’un prochain "méga-hôpital" à Nice a provoqué certaines interrogations chez les différents acteurs concernés. Le CHU, lui, a dit tout le bien qu’il pensait de ce projet.
En dévoilant son plan pour un futur pôle-santé de très grande envergure, Christian Estrosi a remis sur la table un projet discuté depuis plusieurs années.
Le 31 octobre, l’édile a communiqué sur un regroupement du centre Antoine-Lacassagne et des hôpitaux Lenval-L’Arche et Cimiez en un seul lieu, dans la Plaine du Var, à la place de l’Adoma Nicéa Village.
Un chantier qui pourrait être terminé à l’horizon 2031-2033, mais qui surtout se révèle colossal. La municipalité évoque un coup total estimé entre 500 et 600 millions d'euros pour un espace de 125 000 mètres carrés.
Quels doutes ?
Cette annonce a fait réagir les principaux concernés, à savoir le centre Antoine-Lacassagne et l’hôpital Lenval-L’Arche, qui, dans une déclaration commune, ont signifié leur "étonnement" et surtout leurs interrogations vis-à-vis "des modalités" et "du financement" de ce plan qui "demeure à date encore très incertain."
Des doutes soulevés aussi par la CGT, qui par la voix de son secrétaire général Stéphane Gauberti, s’est montré ferme sur un point, conserver le site de Cimiez. "Il n’est pas envisageable que les seuls pôles de santé publics soient situés aux extrémités de Nice ! Au milieu, il n’y aura plus rien", a déploré le syndicaliste, sans nier toutefois qu’il "peut y avoir un besoin dans ce secteur" et qu’il n’était pas opposé "à cette idée".
Il faut d’ailleurs préciser que toutes ces parties ont regretté avoir appris ces informations, disent-elles, dans la presse.
Ce projet a "beaucoup de sens"
Autre entité concernée par ce dessein, le Centre hospitalier universitaire de Nice, s’est également exprimé ce 3 novembre. Il "se félicite de cette annonce qui permettra d’améliorer la prise en charge des patients et les conditions de travail des professionnels de santé".
Rappelons que Christian Estrosi est le président du conseil de surveillance du CHU. De son côté, le directeur général, Rodolphe Bourret, salue une "opportunité unique" de rassembler au même endroit "les activités de pédiatrie, de gynécologie obstétrique et de cancérologie". Un bouleversement qui selon lui aurait "beaucoup de sens sur le plan médical en matière de filières de soins et d’excellence des pratiques."
Il assure que ce rassemblement permettra "de promouvoir la recherche, l’innovation et l’enseignement des étudiants."
Jacques Levraut, président de la commission médicale du CHU, affirme que le projet a été "concerté et unanimement approuvé par tous les acteurs concernés comme étant la solution optimale pour régler les problématiques actuelles." Il précise néanmoins que le programme "ne pourra se faire que dans le respect de chacune des institutions qui conserveront leur identité au sein de ce complexe sanitaire."
Actuellement, le CHU, accompagné de ses "partenaires" travaille à la finalisation du cahier des charges et à la méthodologie de ce futur "méga-hôpital". À noter que l’appel d’offres pourrait être lancé dès janvier 2024.