Newsletter gratuite
L'impact de la crise sanitaire est économique, mais aussi social. Selon un rapport de l'INSEE, les hommes et les femmes n'auraient pas été impactés de la même manière par la situation Covid. Explications.
Dire qu'un virus n'a pas touché de la même les individus en fonction de leur sexe serait un peu précipité. En revanche, les conséquences sociales diffèrent, elles, fortement.
Dans une note publiée le 7 mars, juste avant la journée internationale du droit des femmes, l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) indique que les conditions de vie se seraient davantage dégradées pour les femmes en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Comment l'expliquer ? D'après l'étude, elles occupaient six emplois de "première ligne" sur dix. Une donnée similaire à l'échelle nationale.
Du fait de leur féminisation, deux tiers des postes dans les métiers de l’aide à domicile, du soin et de la vente dans les commerces "essentiels" sont occupés par des femmes.
Un fait à mettre en relation avec une faible durée de travail quotidienne. En moyenne, 33% des femmes sont à temps partiel contre 20% des hommes.
Dans le détail, elles sont 44 % à mi-temps dans les effectifs des personnels de caisse et de la vente dans les commerces essentiels contre 22 % de leurs homologues masculins.
Avec ce volume horaire moins fourni, la rémunération est donc plus faible. En moyenne, le salaire net médian des femmes est 15% inférieur à celui des hommes. Chacun touche respectivement 1.567 euros et 1.833 euros par mois.
Une situation qui impacte le niveau de vie et oblige certaines personnes à renoncer à des choses essentielles, comme les soins.
Selon une étude de l'Odenore, 64% des femmes déclarent avoir renoncé à un acte médical dont elles avaient besoin pendant le premier confinement, contre 53% des hommes.
Logements suroccupés
Le confinement a augmenté le temps passé au domicile. A cause de sa forte concentration de population, la Région Sud affiche un taux de suroccupation des logements de 7.2%
"Les familles monoparentales où les enfants vivent avec leurs mères sont surreprésentées dans la région" indique l'INSEE.
L'étude met en lumière que la part des logements suroccupés est la plus forte chez les familles monoparentales femmes : 30% contre 25% pour les familles monoparentales hommes.
Chez les couples avec enfants cette part est de 15% et descend à 2.5% pour ceux sans progéniture.
Parmi les mères de familles monoparentales exerçant un métier de première ligne, 26% vivent dans un logement suroccupé, soit dix points de plus qu’au niveau national. Un chiffre qui tombe à 16% chez les pères dans la région.
L'entretien du logis, même en période de crise sanitaire, a montré des signes de fracture.
La moitié des femmes et un peu plus d’un quart des hommes ont consacré au moins deux heures par jour en moyenne aux tâches domestiques courantes (cuisine, courses, ménage, linge).
Violences
Dans certains foyers, la hausse du temps passé à la maison a engendré une exposition plus forte aux violences intrafamiliales.
"En 2020, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 2.4 faits constatés de violences intrafamiliales envers des femmes ont été enregistrés pour 1.000 habitants, un taux supérieur à la moyenne de France métropolitaine de 2,0 faits pour 1.000 habitants" rapport l'INSEE.
L'évolution générale de ces actes entre 2019 et 2020 est toutefois de +8%, soit un point en dessous de la progression nationale.