Souffrant d'un certain déficit de notoriété, la tête de liste LREM Sophie Cluzel a distribué les mauvais points à l'actuelle administration, laquelle n'aurait pas su "apaiser" une région "décousue".
C'est étonnement par un sérieux coup de griffe à l'exécutif sortant que Sophie Cluzel entame sa campagne. À l'occasion d'un entretien accordé à nos confrères du Figaro (article abonnés), la candidate de La République En Marche (LREM) aux prochaines régionales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur s'est montré très critique à l'endroit de la gestion actuelle du conseil régional, que l'on dit pourtant plutôt "Macron compatible" depuis des années.
Renaud Muselier fantomatique ?
"Quand je me rends dans les différents territoires de Paca, les habitants me disent qu’ils ne voient pas leur président de région" pointe d'entrée de jeu la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées. "Moi, je mènerai une campagne de proximité. Puis je serai une présidente qui dirigera au plus près du terrain. Avec un objectif : construire une région apaisée et sereine".
Le bilan n'est pas plus mélioratif dans la suite de l'entretien.
"Il faut recoudre cette région. C’est un territoire qui n’est pas assez unifié" tacle-t-elle. Avant de pointer "des problèmes avec les transports", les jeunes qui ne seraient pas "une priorité" de l'actuel président Renaud Muselier, lequel n'aurait pas mené de vrai "travail d’apaisement".
"Débauchages individuels"
Interrogée sur une "victoire du RN plausible selon les sondages", Sophie Cluzel se décrit comme étant la "candidate de l’ouverture. Je veux apporter une alternative humaniste et progressiste à la région".
Alors que la "plupart des élus sortants du MoDem soutient Renaud Muselier", la candidate préfère croire que "les débauchages individuels ne remettent pas en cause notre rassemblement". Plusieurs personnalités LREM participent déjà à l'exécutif régional, même à son plus haut niveau, comme le dénonce d'ailleurs le Rassemblement national.
Ménageant la chèvre et le chou, la secrétaire d'État a tout de même rendu un court hommage au président délégué de la Région Sud Christian Estrosi, qui serait dans une "dynamique d’ouverture en faveur d’une région audacieuse et apaisée" et qui partagerait avec elle "des valeurs dont nous avons besoin pour la France".
Lequel a semble-t-il assez peu goûté cet exercice d'inventaire peu diplomate. "Sophie Cluzel se trompe de combat. Le bilan que j’ai en partage avec Renaud Muselier a remis de l’équité et du dynamisme au cœur de la région", a-t-il réagi ce vendredi 16 avril. "Il est le seul à pouvoir combattre le RN en portant une liste ouverte et soucieuse de l’intérêt général".
Trop de "communication"
L'interview donnée au Figaro se termine par un gros coup de patte de la candidate à Renaud Muselier à propos de l'annonce d'une précommande de vaccins russes :
"Ma méthode ce n’est pas de promettre du rêve qui amène de la déception. C’est comme cela que l’on génère de la défiance entre les citoyens et les élus. (…) On est dans le domaine de la santé, pas de la communication!"
Sophie Cluzel sur Renaud Muselier
Les discussions en cours entre le parti présidentiel et la droite sur une probable alliance se poursuivent donc en fanfare.