Invité de Jean-Jacques Bourdin, le maire de Nice s'est prononcé pour un report à l'automne des régionales, considérant que la flambée épidémique que nous connaissons rendrait impossible une campagne et que le scrutin serait "trop compliqué" à organiser d'après les recommandations actuelles du Conseil scientifique
Les régionales et départementales vont-elles finalement se dérouler cet automne ? Alors que les deux élections doivent se tenir en juin, après un premier décalage dû à la crise sanitaire, le dernier rapport du Conseil scientifique émet certaines réserves sur la faisabilité du scrutin.
"Organiser cela dehors plutôt que dans les écoles, la journée selon les tranches d'âges… Tout cela me semble très compliqué" a estimé le maire de Nice Christian Estrosi ce 30 mars à l'antenne de RMC-BFMTV. "Ça ne me semble pas très raisonnable de faire cela en juin, puisque ce rapport explique qu'il y a des probabilités que cela fasse courir un danger aux électeurs" a-t-il ajouté, soulignant bien "que ce n'est de toute façon pas le moment que faire campagne au vu de la situation sanitaire, sociale et économique" du pays.
Le président délégué du conseil régional plaide plutôt pour "un report à l'automne. Je suis plutôt optimiste, nous en serons cet été à deux tiers d'immunité de la population".
Une position opposée à celle de plusieurs présidents de régions. Dans une tribune publiée dans le Figaro le 21 mars, dix d’entre eux s’en inquiètent. « Toutes les élections sont essentielles. Ce n’est pas au Conseil scientifique de confiner la démocratie !», affirment dans ce texte des personnalités comme Renaud Muselier (LR, Sud), Valérie Pécresse, (ex-LR, Île-de-France) ou encore Xavier Bertrand (ex-LR, Hauts-de-France).
« Ce serait faire preuve d’un pessimisme étonnant sur l’évolution de la situation sanitaire compte tenu des mesures annoncées et contradictoire avec l’optimisme affiché au plus haut sommet de l’Etat ». Tout en soulignant bien que « nous savons qu’il est possible d’organiser les opérations de vote dans le cadre d’un protocole sanitaire très sûr ».
En juin 2020, malgré de grandes précautions, l’abstention avait battu des records pour le second tour des municipales. À Nice, elle a ainsi atteint… 72,25%.
Christian Estrosi avait suspendu sa campagne dès le mois de février pour se concentrer sur la gestion de l'épidémie.