Candidat à sa propre succession, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier appelle à un vaste rassemblement dès le premier tour du scrutin pour faire barrage à l'extrême-droite.
La droite se dirige-t-elle vers un étrange patchwork pour le dépôt de sa liste finale, le 17 mai prochain ? Souhaitant rassembler les "Muselier compatibles", le président du conseil régional estime que le soutien de La République en Marche à sa candidature relèverait du "bon sens".
Lire aussi Renaud Muselier se lance dans une campagne minée
Le maire LR de Cannes David Lisnard et le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti ne l'entendent pas de cette oreille. Si des Marcheurs étaient intégrés à la liste, que celle de Renaud Muselier était officiellement soutenue par LREM ou que Sophie Cluzel, l'actuelle (fantômatique) tête de liste du parti présidentiel, se retirait à son profit, ces deux poids lourds de la droite quitterraient la campagne. Plusieurs élus azuréens de droite les ont soutenus publiquement hier. Le schisme en marche.
🗳️ Suivez toute l'actu des élections régionales avec notre page spéciale
Ce n'est pourtant pas un secret, les députés marcheurs Loïc Dombreval et Alexandra Valetta-Ardisson devraient, en tout état de cause, faire partie de la liste LR. Muselier le sait, il lui faudra les voix des centristes pour l'emporter, alors que le Rassemblement national mené par l'ex-UMP Thierry Mariani est donné très haut dans les sondages.
Le patron de la Région Sud veut même aller plus loin : "j'ai des Verts qui veulent venir avec moi, ce que j'appelle des Verts qui sont d'accord pour le Tour de France, qui ne financent pas les mosquées payées par les Turcs ou qui acceptent les sapins de Noël, j'ai des repentis de Front national qui veulent venir parce qu'ils ont compris que là-bas c'était une impasse et que ça n'a absolument aucun intérêt…", a-t-il expliqué hier sur BFMTV.
Faut-il s'attendre à une coalition agglomérant des écolos aux ex-lepénistes, mais sans les barons maralpins de la droite ? L'équilibre serait fragile, alors que certains électeurs de droite pourraient être tentés par le positionnement modéré de Thierry Mariani et son passé de ministre sarkozyste.
"Je pars du principe que je dois rassembler, j'ai fait comme ça toute ma vie", répond à la presse Renaud Muselier qui précise que "les listes ne sont pas faites".
Avant de réaffirmer : "J'ai dit qu'il n'y aurait pas d'accord d'appareil : je veux sortir du carcan des familles et des partis politiques".