Sans doute l'un des plus beaux de la région ! Conçu par le japonais Kenzo Tange, le musée départemental des arts asiatiques est un bijou patrimonial…
Son architecture unique ferait presque parfois de l'ombre à ses collections, qui sont pourtant exceptionnelles - dixit, notamment, Le Monde. Le "MAA" de Nice, voulu par Jacques Médecin au bout de la Promenade des Anglais (n°405), n'est peut-être pas aussi célèbre que ce qu'il pourrait mériter.
"La thématique est un peu particulière" estime Adrien Bossard, le directeur. "Oui, il y a une carence en termes d’ancrage local". Depuis quelques années, l'équipe "joue cette carte du pas de côté, pour représenter réellement un pont entre la Côte d'Azur, et l'Asie". Ce décalage serait donc devenu "sa force" ? Retour sur son histoire.
À l'origine, un don inestimable… ou presque
Ce bâtiment de marbre blanc et de verre a été conçu par l'immense Kenzo Tange, notamment couronné du prix Pritzker. "C'est un lieu atypique avec une architecture très moderne" continue Adrien Bossard. Sa création ? Elle est liée à l'artiste Pierre-Yves Trémois. "Il a proposé de faire un don de sa collection à la ville dans les années 1980".
Mais c'était sans compter de nombreuses péripéties… "Au milieu des années 1990, plusieurs acteurs du projet ne sont plus là. La donation de Pierre-Yves Trémois ne se fait finalement pas". Pourtant, "on a un bâtiment presque fini réalisé par l'un des plus grands architectes du monde".
À ce moment-là, le projet passe sous la responsabilité du Département des Alpes-Maritimes. "Ils décident de poursuivre et obtiennent l'aval de la ministre de la culture pour élargir la thématique à l’ensemble des arts asiatiques". En 1998, l’institution est enfin inaugurée.
Il s'agit de l'unique musée créé par Kenzo Tange dans toute Europe. "Il est inspiré par ses origines. On a donc un bâtiment qui combine deux formes fondamentales : le cercle qui représente le ciel et le carré, la terre".
Réalisé en béton, il est habillé de plaques en marbre de Carrare. "Peu de gens le savent, mais c'est un hommage aux temples antiques méditerranéens".
Si l'on met côte à côte le plan et un mandala, support bouddhiste de rite et de méditation, on remarque une forte similitude. À cela s'ajoute une ressemblance au niveau de la forme, avec le stupa, un monument commémoratif de la mort de Bouddha.
Curiosité des lieux : un pavillon du thé contemporain a été créé en 1998. Des cérémonies y sont proposées à de (chanceux) invités. Le sublime escalier de béton et de marbre fut, de son côté, un défi technique, puisqu'il ne repose - presque - sur rien.
Pratique
- Musée des Arts Asiatiques - 405 Promenade des Anglais
- Entrée gratuite
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