Les faits
- Le tribunal judiciaire de Paris a tranché : l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy a été condamné, ce lundi 1er mars, à trois ans de prison, dont un ferme, pour “corruption et trafic d’influence” dans l’affaire dite “des écoutes”. L’ex-président va faire appel de cette condamnation, a annoncé son avocate. C’est aussi le cas des deux autres concernés : son avocat, Thierry Herzog, et l’ancien magistrat Gilbert Azibert.
- La justice a estimé qu’un “pacte de corruption” aurait été conclu entre M. Sarkozy et son avocat d’un côté, et M. Azibert de l’autre.
- En décembre, le Parquet national financier (PNF) avait requis quatre ans d’emprisonnement dont deux fermes. L’ancien président était accusé d’avoir tenté d’obtenir en 2014, via Thierry Herzog, des “informations secrètes” auprès de Gilbert Azibert, à l’époque haut magistrat, dans une procédure concernant la saisie de ses agendas en marge de l’affaire dite Bettencourt. En échange, il aurait pu obtenir un coup de piston pour un poste envié à Monaco.
Les réactions chez nous
Le maire de Nice Christian Estrosi a tenu à “réaffirmer (son) amitié et (son) soutien à Nicolas Sarkozy”, pointant une “décision qui apparait extravagante”.
“Il n’est jamais bon que les politiques se mêlent de justice, ni que les magistrats fassent de la politique” a-t-il taclé. Les deux hommes ont fait leur entrée ensemble à l’Assemblée nationale au début de leur carrière politique.
Tout en sobriété, le député Les Républicains des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a tweeté : “plus que jamais amitié et fidélité au président Nicolas Sarkozy. Soutien indéfectible dans cette épreuve qui ne constitue qu’une étape dans un parcours judiciaire qui est loin d’être terminé”.
Sa collègue LR Michèle Tabarot, a pointé une peine “disproportionnée et sans commune mesure avec les éléments du procès. Souhaitons que son pourvoi en appel soit examiné de façon plus équitable”.
“L’homme à abattre”
“Nous assistons cet après-midi à un dénouement judiciaire tristement prévisible après des années de cabale”. C’est par un thread sur les réseaux sociaux que Marine Brenier a réagi à cette condamnation, réaffirmant, elle aussi, son “soutien” à Nicolas Sarkozy. “En France tous les justiciables sont égaux devant le droit. Cela signifie que nul ne devrait avoir plus de droit, mais qu’ils ne devraient pas en avoir moins non plus. Que dire quand la justice reste aveugle sur la légalité des écoutes d’un ancien président avec son avocat ?” a-t-elle ajouté.
“Même s’il est indubitablement ‘l’homme à abattre’, je reste convaincue que la Justice sera rendue à la fin, et lavera l’ancien Président de la République de tout soupçon. La vérité finira par triompher.”
L’eurodéputé RN Thierry Mariani, probable tête de liste aux régionales ici et ancien ministre des Transports de Nicolas Sarkozy, a dénoncé “une justice qui peut être politique en France”.
Enfin, le maire de Villeneuve-Loubet Lionnel Luca a souligné que “la marque d’un État de droit ce sont des décisions de justice proportionnées ! En tout état de cause, être un ancien chef de l’État est déjà en soi une circonstance aggravante.…nul ne sera dupe !”