Depuis le 24 mai, 153 des 163 communes des Alpes-Maritimes sont en alerte sécheresse. Une situation complexe pour les Maralpins et qui menace les espaces naturels.
Les indicateurs sont au rouge. Le déficit d'eau mesuré de septembre à mars est estimé entre 40 et 60% dans notre département.
Un manque qui n'a jamais été aussi important depuis 1959. Selon les bilans de la préfecture, durant l’automne et l’hiver, il n’est tombé que 357 mm de pluie dans les Alpes-Maritimes au lieu des 685 mm habituels.
Conséquence, depuis le 31 mars, l'alerte sécheresse a été déclenchée chez nous. D'abord dans 98 communes, puis dans 153 depuis le 24 mai.
1. Le lac Pétrus
Plusieurs sites naturels souffrent de ce manque d'eau qui a considérablement affaibli les nappes phréatiques.
Situé à 2371 mètres d'altitude au sein du parc du Mercantour, le lac Pétrus a été retrouvé quasiment asséché il y a quelques jours.
Une disparition liée au manque de précipitation mais aussi aux faibles chutes de neige recensées durant l'hiver.
De quoi fortement impacter la beauté du paysage, mais également les animaux sur place. Souffrant d'une carence en eau, certaines espèces s'affaiblissent. Les plantes sont également impactées dans leur processus de reproduction.
2. Le lac du Broc
Tension également dans le parc naturel du Broc. L'espace de 47 hectares abrite un lac dont le niveau a chuté de près de six mètres en quelques mois.
L'étendue d'eau de 25 hectares est alimentée par des nappes phréatiques aujourd'hui insuffisamment pleines.
Là encore, les conséquences sur les espèces végétales et animales sont importantes. Le lac du Broc est un lieu prisé des pêcheurs en raison des nombreux poissons présents dans ces eaux. Ces derniers pourraient pâtir de la situation.
3. La cascade de Végay
À Aiglun (Alpes-de-Haute-Provence), aussi, la sécheresse frappe. La cascade de Végay voit son débit d'eau se réduire, là encore à cause de ruisseaux dont les niveaux sont de plus en plus bas.
Un problème de taille pour l'écosystème en place, mais aussi pour les résidents des Alpes-Maritimes puisque cette cascade alimente l'Estéron, rivière qui approvisionne plusieurs communes du 06.
"Si on prélève trop d'eau, on aura un impact à la fois sur le cours d'eau issu de la cascade de Végay, mais aussi sur l'Estéron"
"Si on prélève trop d'eau, on aura un impact à la fois sur le cours d'eau issu de la cascade de Végay, mais aussi sur l'Estéron. On risque d'avoir des amendes au niveau européen" a précisé Georges Olivari, directeur et co-fondateur de la Maison régionale de l'eau à notre partenaire BFM Nice Côte d'Azur.
Pour préserver les espaces naturels, une longue série de restrictions a été mise en place par les autorités dans le but de réduire la consommation d'eau. Liste consultable dans cet article.
Deux autres niveaux peuvent encore être déclenchés par la préfecture, à savoir le "niveau d’alerte renforcée" et celui de "crise".