Vice-président en charge des transports et de la mobilité durable au sein de la Région Sud, Jean-Pierre Serrus revient pour Nice-Presse sur les nouveaux tarifs des bus et des trains.
L’augmentation des prix pour les bus et les TER était-elle évitable ?
C’est une nouvelle grille tarifaire, pas une augmentation. Si l’on ne prend en compte que les Alpes-Maritimes, effectivement, le prix passera de 1,50 euros à 2,10 euros en janvier 2023.
Mais pour les usagers qui avaient l’habitude de payer leur ticket 1,50 euros, il sera toujours possible de le faire, en achetant un carnet de dix tickets, qui entraînera une remise de 30%.
"La Région Sud dépense près de 600 millions d’euros par an dans les transports et seulement 20% de cette somme provient des recettes"
Cela s’inscrit dans une logique de territoire. C’est le prix qui est appliqué dans tous les départements de la région.
Nous dépensons près de 600 millions d’euros par an dans les transports, et seulement 20% de cette somme provient des recettes. Beaucoup d’argent public est injecté pour faciliter la mobilité des habitants.
Pourquoi avoir supprimé le Pass Jeune TER ?
Pour les jeunes en stage par exemple, rien ne change. La carte Zou Études est maintenue. Pour ce qui est de la carte commerciale, à 30 euros, qui offrait 50% à l’achat d’un ticket et 75% de réduction pour l’achat de dix tickets, nous assumons d’abandonner cette offre. Elle est remplacée par la carte Zou ! Malin à 30 euros avec des réductions de 30% pour une à deux personnes.
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Là encore, c’est pour des raisons d’équité, par rapport à des gens qui prennent le train ou le bus tous les jours. L’accent est désormais mis sur les abonnements et l’accompagnement des personnes aux moyens limités pour les accompagner à se déplacer dans des conditions satisfaisantes.
Le président Renaud Muselier entend doubler le nombre d'usagers des bus et des trains. Comment les convaincre ?
La voiture devient de plus en plus chère. C’est un moyen de se déplacer qui est mauvais pour l’environnement. Il y a cette question du pouvoir d’achat, mais aussi de conscience individuelle.
La transition écologique est une nécessité. Nous avons formé des agents opérateurs qui vont faire preuve de pédagogie pour que le plus grand nombre d’usagers potentiels se convertissent en usagers réels.
Où en est-on sur la rénovation des lignes ?
Avec l’État, nous avons convenu d’un plan d’investissement de 580 millions d’euros sur dix ans pour améliorer les lignes fines, notamment celles qui desservent la vallée de la Roya.
C’est un investissement lourd, comme celui de 40 millions d’euros pour améliorer les gares et les équiper de parcs à vélos, pour les usagers qui souhaitent coupler l’utilisation vélo/train.
Et concernant le manque de sécurité dans les trains, souvent cité par Thierry Mariani lors des dernières élections régionales ?
Durant sa campagne, Thierry Mariani a pointé du doigt beaucoup de sujets en exagérant énormément. C’est un classique de l’extrême droite…
Les usagers peuvent prendre le train en toute tranquillité dans nos réseaux. Les incidents se produisent généralement lors des contrôles, où les personnes en situation irrégulière réagissent parfois violemment avec les agents de sureté.
Pour le reste, la situation est apaisée.
Renaud Muselier avait fait du retard des trains une promesse de campagne en 2015. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Nous étions en France parmi les plus mauvais élèves au niveau de la ponctualité et des annulations.
Aujourd’hui, nous sommes sur le podium de tête, avec plus de 90% de trains à l’heure et des annulations qui ont été divisées par deux, alors qu’elles étaient supérieures à 10%.