La région Provence-Alpes-Côte d'Azur compte confier la gestion de la ligne ferroviaire Nice-Marseille à une compagnie privée. Transdev devrait remplacer la SNCF d'ici 2025, mais pour quels changements concrets ?
Entre Transdev, SNCF et Thello, la Région a fait son choix ! Ou presque. Le remplacement de la SNCF par Transdev sur la ligne Nice-Marseille doit encore être voté le 29 octobre. Mais ça ne pourrait être qu'une formalité, tant la région Provence-Alpes-Côte d'Azur semble être enthousiaste face à l'arrivée de Transdev.
L'opérateur privé français devrait gagner les rails du Sud dès 2025 en cas de vote favorable. Un petit séisme puisqu'il s'agit d'une première en France. Mais concrètement, qu'est-ce que cette arrivée va changer ?
L'offre de train au cœur du débat
Ce n'est plus un secret, la Région Sud n'était pas particulièrement satisfaite par l'offre proposée par la SNCF. "L’ouverture à la concurrence permettra d’améliorer très significativement l’offre pour les usagers, tout en assurant le prix juste" faisait-elle valoir il y a peu.
Transdev compte doubler l'offre sur cette ligne qui représente 10% du trafic régional mais 30% des recettes. Objectif : atteindre 14 allers-retours par jour. 166 agents passeront sous le pavillon de la nouvelle compagnie.
L'entreprise ferroviaire historique, quant à elle, conserve les lignes Les Arcs Draguignan-Vintimille, Nice-Tende et Cannes-Grasse. Pour contenter davantage la Région, la SNCF souhaite atteindre les 120 allers-retours par jour au lieu de 69 actuellement.
Rien ne semble changer pour les voyageurs
L'offre de train devrait donc changer, mais qu'en est-il pour les voyageurs ? Aucune hausse du prix des billets ne semble être prévue par le nouvel opérateur.
Reste à savoir les modalités pour prendre les tickets, si des bornes spéciales seront mises en place ou si une application verra le jour. "L'ouverture à la concurrence permettra d'améliorer très significativement l'offre pour les usagers", faisait valoir Renaud Muselier en 2019. "On va avoir les trains à l'heure, on va avoir des rabais, avec une qualité de service!"
Réaction des syndicats
À l'annonce de cette décision, les syndicats des cheminots n'ont pas manqué de réagir. Ali-Jean Boualam de FO cheminots qualifie de changement de "trahison".
Didier Mathis, secrétaire général de l’UNSA-Ferroviaire, s'est dit "attristé par cette décision". Le responsable communication de la CGT Cheminots Paca, Jean-Marie Valencia, se dit inquiet "car ce ne sera pas sans coût pour les cheminots".
Les régions Grand-Est, Hauts-de-France, Ile-de-France et Pays de la Loire songent elles aussi à ouvrir leurs lignes à la concurrence.