Le Premier ministre a annoncé ce matin le déblocage d'une enveloppe de 600 millions d'euros à destination des régions. L'objectif est de leur permettre de continuer d'investir après la crise du coronavirus. Une "révolution partenariale" saluent-elles.
ÉCONOMIE — "On va faire taire toutes nos guéguerres, toutes nos différences légitimes (…) pour montrer que nous savons agir dans le même sens", a martelé le Premier ministre Jean Castex avant de signer cet accord avec le président de l'Association des régions de France, Renaud Muselier.
"Nous sommes très satisfaits de ce qu'on vient de signer", a abondé celui qui est aussi président du Conseil régional de PACA.
"En 15 jours, nous avons débloqué une situation très complexe que nous n'avions pas réussi à débloquer en trois ans"
Les relations entre les régions et Matignon semblent donc s'améliorer après un passage orageux sous Edouard Philippe : elles avaient ainsi quitté avec fracas une réunion avec l'ancien gouvernement, s'estimant oubliées d'un plan d'urgence de 4.5 milliards d'euros orienté vers les communes et départements.
Un chèque de 600 millions d'euros en crédits d'investissement leur est donc apporté, une façon de les intégrer pleinement au plan de relance.
Autre signe positif pour les collectivités, "la confirmation de la compensation totale de la baisse des impôts de production, décidée par l'exécutif pour stimuler la compétitivité des entreprises. Cette coupe claire de 20 milliards d'euros vient directement toucher les régions, qui en percevaient 7 à 10 milliards, notamment via la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE)."
"Il n'était pas question que ça vienne aggraver les difficultés financières des régions, donc nous prenons nos responsabilités" — Jean Castex
"Les régions se verront donc affecter une fraction équivalente de la TVA, dont le rythme d'évolution suivra le dynamisme au niveau national."
En échange, les régions devront "investir massivement" dans la relance, jusqu'à 20 milliards d'euros. Elles devront également alimenter leurs fonds de sauvegarde, mobilisables en cas de nouvelle crise.