La course contre la montre a commencé il y a plusieurs semaines pour trouver un vaccin contre le SARS-CoV-2. Plusieurs pays assurent en avoir déjà trouvé un, ou être sur le point de le faire. Des millions de doses ont été commandées à de grands laboratoires pharmaceutiques internationaux. Pendant ce temps, les essais cliniques se multiplient aux quatre coins du monde. Nice-Presse fait le point.
"Spoutnik V", le vaccin russe
Samedi 15 août, la Russie a assuré que la production industrielle de son vaccin contre le nouveau coronavirus était prévue pour septembre et que plus d’un milliard de doses auraient été pré-commandées par 20 autres pays.
Vladimir Poutine défend un "vaccin assez efficace", allant même jusqu'à affirmer qu’une de ses filles se l’était fait inoculer. Toutefois, la Russie n’a pas publié d’étude détaillée sur les résultats de "Spoutnik V".
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"Je n’ai pas à donner ma confiance à ce vaccin russe pour l'instant" a notamment a notamment posé Olivier Véran, le ministre de la Santé, interrogé sur les annonces du président russe.
Pour l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce dernier doit encore être vérifié "indépendamment et scientifiquement". Même scepticisme du côté du gouvernement allemand, qui a émis des doutes mardi sur "sa qualité, son efficacité et sa sécurité".
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Un vaccin porté par Bill Gates "en cours de test" en Afrique du Sud
Le laboratoire pharmaceutique américain Novavax Inc a annoncé ce lundi 17 août avoir débuté une nouvelle phase d'essais cliniques de son vaccin contre la Covid-19 en Afrique du Sud.
Le test de son traitement NVX-CoV2373 sera conduit sur 2.665 adultes "en bonne santé" et sur 240 personnes séropositives, stables sur le plan médical, selon le communiqué de Novavax.
Un financement de 15 millions de dollars destiné aux expérimentations a été accordé par la fondation de Bill et Melinda Gates.
Un autre laboratoire, le britannique AstraZeneca, avait annoncé le mois dernier la phase finale des essais cliniques de son possible vaccin (AZD1222) développé en collaboration avec l'université d'Oxford, au Brésil et en Afrique du Sud.
L'UE conclue plusieurs négociations avec de grands laboratoires internationaux
L’Union européenne réserve d'ailleurs 300 millions de doses auprès de ce laboratoire.
Des discussions préliminaires ont été menées "à leur terme" jeudi dernier avec le grand laboratoire Johnson & Johnson sur l’achat anticipé de 200 millions de doses d’un vaccin potentiel ainsi qu’avec Sanofi et GlaxoSmithKline pour la fourniture de 300 millions de doses. Bruxelles négocie également avec Pfizer et Moderna.
Faut-il infecter des personnes saines ? Des tests controversés aux Etats-Unis
L'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) a annoncé vendredi 14 août avoir "commencé un projet de fabrication d'une souche qui pourrait être utilisée pour développer un modèle d'infection expérimentale humaine, si nécessaire", comme le relève Capital.
À titre de test, cette souche infectieuse pourrait être "délibérément injectée à des volontaires". Un procédé critiqué par le corps médical, tant nos connaissances sont pour l'instant limitées : "Nous n'avons pas de traitement garantissant qu'on pourra guérir quelqu'un qui tomberait gravement malade" rappelle David Diemert, le directeur de l'unité menant les essais vaccinaux à l'université George Washington.
Vers un vaccin Chinois ?
L'Indonésie se prépare à produire environ 250 millions de doses d'un vaccin, d'ici à janvier prochain, une fois qu'il aura été correctement testé. La phase III a commencé : 1.600 volontaires se font en ce moment inoculer le fameux sérum, développé par des scientifiques Chinois.
Le seuil des 750.000 morts du Covid-19 dans le monde a été franchi, jeudi 13 août. On compte désormais près de 21 millions de cas déclarés, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de différentes sources officielles.