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Chaque mercredi, RIFIFI, la rubrique des indiscrétions glanées par Nice-Presse. Vous avez une info ? Dites-le nous !
- LE DÉPARTEMENT REFOULÉ. C'est un mur (juridique) que doit encaisser le Conseil départemental ces jours-ci. Fin 2023, Tous Citoyens, l'association niçoise de défense des migrants, dénonçait, dans un communiqué, la situation "de ces jeunes exilés malades ou ayant besoin de soins, mis à la rue par le Département des Alpes-Maritimes" (qui a la compétence des mineurs). Plus loin, le collectif évoquait "cette jeune fille victime de violences sexuelles, enceinte, mise à la rue elle aussi", entre autres accusations. Colère toute rouge du CD 06, qui déposait plainte pour "diffamation" avec constitution de partie civile, forçant ainsi le lancement d'une procédure. Las, il n'y aura pas de condamnation, pas même de procès. "À l'issue de l'information judiciaire, il n'existe pas de charges suffisantes contre Tous Citoyens" et les propos tenus "relèvent du débat public, de la liberté d'expression" estime le Tribunal judiciaire, dans une ordonnance consultée par RIFIFI. Résultat, un non-lieu catégorique.
- L'AUTORITÉ DU PRÉFET COULÉE DANS LE BÉTON ? L'affaire, vous l'avez suivie. Estimant la commande d'une statue de Jeanne d'Arc suspecte, le représentant de l'Etat signalait à la justice, l'an passé, un satellite de la Métropole. En première instance, les magistrats lui ont donné raison : l'achat - qui se monte à 170.000 euros - est cassé, malgré le pourvoi en appel, parce qu'aucune mise en concurrence n'avait été prévue. Sitôt la décision connue, Hugues Moutouh promettait à l'AFP de faire rapidement déboulonner la Sainte. C'était il y a deux mois, et la missive a tant bousculé la collectivité qu'elle a fait couler du béton autour de l'effigie le semaine dernière… De son côté, en off, la Préfecture explique observer "un délai raisonnable d'exécution". Le conseil (gratuit) de RIFIFI : prenez-donc un fauteuil pour attendre, parce que cela devrait durer un moment.
- GROS SOUS. Dans un an, les Niçois seront appelés aux urnes pour les municipales. En coulisse, chacun s'organise, déjà pour tenter de compter, mais aussi pour anticiper le financement de la course. Si, dans les communes, on reste loin des campagnes en or massif que peuvent être les présidentielles, l'aventure peut tout de même vite coûter un bras. En 2020, Philippe Vardon du RN avait été le plus dépensier, avec 290.000 euros déclarés, suivi de très près par le maire sortant, Christian Estrosi (alors LR) et ses 280.000 euros et par l'écolo Jean-Marc Governatori, 270.000 euros. La gauche jouait dans une autre cour, 43.000 euros pour le socialiste Patrick Allemand, et 27.000 euros pour Mireille Damiano (Viva).
- NOUS NE SOMMES PAS DES ANGES. La gauche de la gauche prépare les municipales. Le collectif citoyen Viva, composé notamment d'encartés LFI, organise des ateliers thématiques ouverts à tous, histoire de mettre sur pied un programme solide. Parmi les tous premiers échanges, la question de la sécurité, et ce n'est pas un hasard. "Il y a parfois à notre égard un a priori de déni, ou de laxisme. Nous comptons bien montrer que nous n'avons ni tabou, ni angélisme contre la délinquance" décrypte auprès de RIFIFI l'un des orateurs de Viva, David Nakache. "Nous avons abordé des débats de premier plan, comme par exemple la place des femmes dans la ville, puisque le harcèlement de rue fait qu'elles se retrouvent presque exclues de certains quartiers. Ou le narcotrafic : contrairement à ce qui est dit, Nice ne s'en tire pas mieux que les autres grandes métropoles, de droite comme de gauche. Nous porterons la dépénalisation du cannabis". Quoi de neuf, sinon ? "Nous n'enlèverons pas les caméras et nous ne désarmerons pas la police municipale. Elle sera juste ramenée à son rôle de prévention. Mais nous sommes opposés à la privatisation de la sécurité. Un vaste audit sera mené et personnellement, moi, je mettrais fin très vite à la GAIDA, ces unités composées de vigiles que la Ville de Nice déploie aux Moulins et à Roquebillère". Ce sera radical, on vous a dit.
- RETOUR AU BERCAIL ? C'est l'histoire d'un "comeback" plus ou moins discret. Au coeur des régionales de 2021, Christian Estrosi claquait la porte des Républicains, alors peu emballés par un rapprochement avec la Macronie. Quatre ans ont passé, et après le départ avec armes et bagages d'Eric Ciotti chez Marine Le Pen, le maire serait plus ou moins de retour. Pour sa cérémonie des voeux, il n'a eu de mots assez doux à l'endroit des LR Bruno Retailleau et des Tabarot frère et soeur. Il faut dire que dans l'intervalle, l'édile a rejoint l'Horizons d'Edouard Philippe. Une aventure pas payée de retour puisque ce parti au nom de contrat-prévoyance (oui oui) a suscité un engouement relatif, et compte presque pour peanuts dans l'actuel débat politique. D'où cette envie de retour aux sources, à un an des municipales ? Toujours est-il que Christian Estrosi a missionné l'une de ses protégées, déjà présente sur sa liste en 2020, pour réveiller l'association des "Jeunes LR", lesquels feront sa prochaine campagne. Certains de ses adjoints ont même repris leur carte. Un retour complet du parti dans le giron estrosiste ? Pas si sûr, puisque c'est aussi LR qui tient la majorité et la présidence du Conseil départemental… main dans la main avec le grand rival Eric Ciotti (UDR) ! Avec la politique niçoise, si vous avez tout suivi, c'est qu'on vous l'a mal expliquée.
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