C'était la polémique de cette rentrée : les élus écologistes accusent la mairie de mal gérer les écoles et de ne pas y mettre les moyens. Malgré les démentis de la Ville, l'opposition n'entend pas lâcher l'affaire.
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La colère de l'adjoint chargé de l'Éducation a marqué le dernier conseil municipal de Nice, le 13 octobre.
Jean-Luc Gagliolo, passablement remonté, a rappelé les chiffres de son administration : un budget de fonctionnement des écoles qui a doublé en cinq ans, 500.000 euros chaque année pour végétaliser les cours de récré, 9.000 opérations de réparations…
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Un mois plus tôt, les élus de Nice Écologique avait transmis à la presse un rapport assassin sur la gestion des établissements par le maire, Christian Estrosi.
À lire ce document basé sur un questionnaire anonyme transmis au personnel mais pas sur un audit d'experts, les bâtiments seraient en piteux état, sales et mal équipés, comme nous le développions dans cet article du 18 septembre.
"Outil de propagande"
Avant d'adresser un "zéro pointé" à l'opposition la semaine dernière, Jean-Luc Gagliolo avait envoyé un courrier à Nice Écologique, dont Nice-Presse avait obtenu une copie.
"Vos méthodes douteuses sont déloyales et peu conformes à l'image que vous espérez donner à votre pseudo action politique. Votre rapport est un outil de propagande" avait-il accusé.
Round 3, ce jeudi 20 octobre.
Invité de Dites-le vous même, l'émission vidéo de Nice-Presse et RCF Radio, le conseiller municipal Fabrice Decoupigny (Nice Écologique) n'a pas nuancé ses critiques à l'endroit de l'action municipale. Bien au contraire…
"Écoles en ruine"
"La mairie met en avant 9.000 interventions dans les écoles. Mais changer une ampoule, c'est une intervention?" a ironisé l'élu Vert. Pour lui, il ne s'agirait là que d'une politique du chiffre.
"Il faut comprendre une chose : à Nice, les écoles ne sont pas entretenues. Et ça, je l'affirme".
Ailleurs en France, comme à Bordeaux ou Lyon, "il y a une véritable politique de gestion. Quand je parle des écoles niçoises à des amis ou des collègues, il y a toujours des problèmes (…) Certains sont même dangereuses pour les enfants".
"On nous dit qu'il n'y a pas d'argent : et pourtant on en trouve pour des choses fastueuses et la carte postale. Moi, ça me met en colère".
"Christian Estrosi mène sa politique de droite, les écoles ne sont pas sa priorité (…) Dans le même temps, on donne 2 millions d'euros de subvention au Grand prix du Castellet dans le Var".
"On ne va pas les laisser en ruine ces écoles, alors ils font le minimum syndical…"
Que compte faire l'opposition, alors qu'elle a été vertement démentie par la municipalité sur l'ensemble des chiffres avancés ? Un nouveau document serait en préparation, annonce Fabrice Decoupigny.
"Nous avons interrogé les instits et les parents d'élèves. Le maire dira-t-il qu'ils mentent, comme il l'a fait avec nous ? Nous allons révéler des choses cocasses sur les écoles, photos à l'appui".