Le groupe politique Nice Écologique a transmis aux journalistes jeudi 15 septembre un document dénonçant l'état d'une partie des établissements gérés par la Ville. Laquelle se défend. On résume l'affaire point par point.
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Plafonds qui menaceraient de s'effondrer, cafards, isolation ratée… Dans une enquête, les Verts donnent l'alerte sur l'état supposé des écoles niçoises.
C'est quoi, ce fameux rapport ?
Les conseillers municipaux écologiques reprochent à la collectivité de ne pas avoir mené d'audit sur l'état des écoles qui relèvent de sa compétence. C'est ainsi qu'ils ont décidé de mener leur propre travail d'évaluation, présenté comme une enquête, même s'il s'agit plus d'une consultation.
Les élus de l'opposition n'ont pas eux-mêmes constaté sur le terrain des dysfonctionnements, puisque tout ce qui est listé dans le rapport est tiré de questionnaires anonymes envoyés aux établissements pendant l'année scolaire 2021-2022.
"La moitié" des écoles ont donné suite, assure Nice Écologique. Un chiffre qu'on ne peut pas vérifier, pas plus qu'on ne sait qui a vraiment répondu pour chacune d'elles (direction, professeurs…)
Contrairement à l'usage pour ce type de rapport, aucun expert n'a été consulté. Il n'y a aucune photo attestant des manquements évoqués. L'opposition le reconnaît d'ailleurs volontiers, "malgré un travail consciencieux, ce sujet mérite une approche plus exhaustive".
Certaines problématiques listées dans cet article ont peut-être été réglées depuis la publication de ce rapport, qui s'arrête en juin dernier, puisque 126 travaux de rénovation ont été menées par la mairie cet été.
Les problèmes les plus graves
L'étanchéité des bâtiments serait le problème le plus urgent à traiter, pour 32% des interrogés, qui correspondraient eux-mêmes à la moitié des écoles. L'isolation arrive juste après, avec 29%, dans cette liste proposée aux répondants.
97% des interrogés assurent vivre des problèmes de chaleur en été, et 71% de chauffage en hiver. En clair, on y aurait tour à tour bien trop chaud ou bien trop froid.
80% subiraient des infiltrations. L'un des "informateurs" de Nice Écologique explique d'ailleurs que "notre crainte, c'est qu'un jour le plafond s'écroule". D'autres abondent, sur la vétusté : "la façade s'effrite"; "tout est à refaire", "les meubles sont infestés de cafards"…
49% des cours de récré seraient "mal équipées", une situation "accidentogène" entraînant des "risques de blessure".
42% des structures manqueraient d'espace.
56% du "panel" assure que son école se trouve isolée des équipements sportifs, alors que "plus de la moitié" auraient du mal à avoir accès aux transports en commun.
Un budget "en chute libre"
En dehors de la consultation, les élus de l'opposition ont fait les comptes, et ils pointent "la faiblesse des budgets investis dans la politique éducative. La moitié des budgets scolaires a fondu
en cinq ans".
Vient ensuite un comparatif avec les autres grandes villes françaises (Lyon, Bordeaux…), qui dépenseraient pour leurs établissements plus du double des sommes engagées par Nice.
La Ville dénonce des "méthodes douteuses"
Sollicitée par Nice-Presse et d'autres médias jeudi, la mairie a souhaité répondre par mail à la publication de cette enquête des Verts.
Le service communication de Christian Estrosi pointe un "pseudo rapport", "dont on sait uniquement qu’il n’a ni été fait par des experts, ni par des ingénieurs, mais par des opposants aux méthodes douteuses. Tout cela fait qu'il n’a aucune crédibilité".
La mairie assure "suivre dans le détail les 150 écoles" de notre cité.
Au sujet des budgets, "l’éducation n’a jamais servi de variable d’ajustement, mais au contraire a toujours bénéficié d’un niveau d’investissement très soutenu" assure-t-on.
"Les 25 millions d’euros évoqués comme dépenses d’investissement en 2017, correspondent en réalité aux travaux des écoles, auxquels s’ajoute la réalisation de la 1ère cuisine centrale de France sans plastique, qui fait de Nice une ville exemplaire et pilote, au bénéfice de la santé de nos enfants."