FAITS DE SOCIÉTÉ — Prêtres menacés, églises profanées ou cambriolées,… les violences antichrétiennes restent bien présentes en France : on dénombre 1.000 actes de ce type chaque année dans notre pays (une tendance stable sur plusieurs années). À tel point qu'en mars dernier, deux parlementaires Les Républicains ont demandé la création d'une commission dédiée, pour enquêter : "ces actes ne cessent d’augmenter en France. Cette situation est extrêmement préoccupante. Les images des flammes dans l’église Saint-Sulpice (à Paris, ndlr) sont un exemple de plus des violences commises à l’égard des catholiques."
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2 à 3 actes violents chaque jour
Fréquemment, des églises et cathédrales sont dégradées, dans les plus petits villages comme dans les plus grandes villes. En janvier dernier, c'est un bus dans lequel se trouvaient des pèlerins, dont des enfants, qui était attaqué par une vingtaine d'individus cagoulés.
Face à cette "flambée de la violence", Monseigneur Jean-Claude Boulanger, évêque de Caen, a décidé de réagir en la signalant au préfet ainsi qu'au procureur : "Qu'on m'atteigne moi, oui, je suis vieux. Mais qu'on atteigne aujourd'hui des jeunes, je trouve ça intolérable. J'ai donc fait un signalement auprès du procureur et du préfet. Il y a de la haine, et c'est ça qui me marque", expliquait-t-il chez RTL.
"Si on ne peut plus vivre ensemble, un pays disparaît. Il faut réagir"
Avant d'ajouter : "On a le droit d'être respectés dans notre pays. Moi je respecte ceux qui ne partagent pas mes convictions. Là, cette haine, je ne la comprends pas. Beaucoup de catholiques se sentent atteints. Le vivre ensemble, c'est notre bonheur. Si on ne peut plus vivre ensemble, un pays disparaît. Il faut réagir"
"Nos chiffres montrent que la situation est loin de s’apaiser, affirmait en 2019 le père Thierry Magnin, porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF) dans Le Figaro. "Les actes volontaires anticatholiques sont en augmentation. Certes légère, mais il ne faudrait pas que l’on banalise tout cela".
Des chiffres à regarder de près
Si on lit le rapport du ministère de l'Intérieur, on décompte 1.052 actes antichrétiens (996 "actions" et 56 "menaces", en 2019), bien devant les 687 faits antisémites et 154 atteintes aux musulmans… mais impossible de savoir s'il s'agit réellement de faits de haine, ou de dégradations sans intention particulière.
Ainsi, d'après Commission consultative des droits de l'homme (CNCDH), "le lien existant entre ces actes et les phénomènes de racisme est difficile à établir avec certitude, puisqu’il est extrêmement délicat de différencier (ceux) qui ont une réelle motivation raciste, des vols ou actes de pur vandalisme, ou encore des actes commis par des groupes se réclamant du 'satanisme'."
De même, la France compte 45.000 églises, bien plus que de mosquées ou de synagogues. Par rapport aux musulmans et aux Juifs, les chrétiens sont donc proportionnellement moins touchés, même si les chiffres des actes de violences restent très hauts.