L'EDJ Nice poursuit son engagement contre les violences sexistes et sexuelles. L'école de journalisme de notre ville organisait mardi 30 mars une conférence Zoom sur ces questions, dans le sillage du documentaire évènement diffusé par Canal+, "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste" (en photo).
Dans ce dernier, Marie Portolano donnait la parole à plusieurs de ses collègues, femmes comme hommes, au sujet du harcèlement et du sexisme, encore bien présents dans le milieu. Le document, riche en révélations, a suscité le débat dès sa diffusion, puisque Canal+ a été accusé par le site d'investigations Les Jours d'avoir censuré plusieurs séquences pour protéger le chroniqueur Pierre Menès, auteur de plusieurs comportements dégradants à l'égard de femmes journalistes. Une enquête interne a depuis été ouverte par le groupe et sa participation au Canal Football Club a été suspendue "jusqu'à nouvel ordre".
Omerta ?
Est-ce la fin de la culture du silence dans les rédactions ? Si le mouvement #MeToo a permis aux victimes, notamment dans le cinéma, d'être davantage entendues et protégées depuis quelques années, ce n'est pas encore forcément le cas dans le monde des médias. Depuis plusieurs semaines, le compte Instagram @BalanceTaRédaction s'est ainsi fait l'écho de nombreux comportements problématiques survenus dans la presse, la télévision et la radio… Sans que ses révélations ne soient reprises. À l'occasion d'un récent tour de table organisé dans Touche pas à mon poste ! l'animateur Benjamin Castaldi affirmait même que les prédateurs de ce métier "sont connus de tous (parmi les journalistes) mais que personne ne les dénonce jamais".
Les étudiants de l'école du journalisme de Nice étaient ainsi conviés hier midi à une "sensibilisation sur les questions de sexisme et de harcèlement dans le monde du journalisme sportif".
"Nous leur avons diffusé le reportage de Marie Portolano, avant qu'ils puissent évoquer ces questions et échanger, dans une discussion à bâtons rompus, avec notre ancienne étudiante Sophie Dorgan, journaliste de sport, aujourd'hui Grand reporter à l'Equipe" raconte l'école. "Elle a co-créé le FJS, un collectif de femmes journalistes de sport qui veut faire bouger les lignes".
L'objectif ? "Que les femmes soient mieux représentées dans les médias sportifs, plus protégées et valorisées". Avant de se réjouir d'un "dialogue entre deux générations constructif et sans détour, qui a permis à toutes nos promotions d'étudiants de prendre conscience du sexisme dans ce milieu et des réponses à y apporter".