Près de 1 000 véhicules ont été incendiés et plus de 400 personnes interpellées en France durant la nuit de la Saint-Sylvestre, a déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Il a qualifié ce bilan de "trop lourd", attribué à un phénomène d'"ensauvagement".
À Nice, plusieurs véhicules ont flambé et un policier a été blessé par un tir de mortier dans l'une des cités. Pour endiguer "le fléau de la violence gratuite", le maire, Christian Estrosi, appelait le 1er janvier dans Nice-Presse à confier plus de prérogatives aux policiers municipaux, "bien souvent primo-intervenants sur le terrain".
"Nous ne pouvons pas nous habituer à ce décompte annuel, toujours trop élevé", a souligné, de son côté, le ministre dans un communiqué.
Ces actes de violence sont, selon lui, "le fruit d'un ensauvagement". Il a dénoncé "des lâches, des délinquants qui s'en prennent aux biens de Français souvent modestes, incapables de protéger leur véhicule dans des parkings privés".
Le bilan fait état de "984 véhicules incendiés", "420 interpellations" et "310 gardes à vue", notamment après des tirs de mortiers d'artifice dirigés contre les forces de l'ordre, a précisé le ministre.
Pour cette nuit particulière, "plus de 90 000 policiers et gendarmes" avaient été mobilisés. Le ministre a déploré "de nombreux usages de mortiers", évoquant notamment un enfant de deux ans blessé au visage par un tir de mortier à Lyon.
Face à cette "violence gratuite et endémique", le ministre a insisté sur l'importance d'une "réponse sécuritaire", tout en affirmant que celle-ci ne suffirait pas. Il a appelé à une "réponse judiciaire à la hauteur".
À ce titre, il s'est réjoui des premières déclarations du garde des Sceaux et ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
"Avec Gérald Darmanin, nous avons aujourd'hui l'opportunité, et la responsabilité, d'engager enfin, ensemble, la bataille contre l'impunité", a conclu Bruno Retailleau. Pour rappel, lors de la nuit du 31 décembre au 1er janvier de l'année précédente, 380 interpellations et 745 véhicules incendiés avaient été recensés