Juste avant le Réveillon du Nouvel an, le maire de Nice nous a confié ses attentes à l'égard du tout nouveau gouvernement formé par François Bayrou. Christian Estrosi estime qu'une part de l'évolution de la violence peut être contrée par une plus large décentralisation. Avec des propositions concrètes.
Qu'est-ce qui vous a particulièrement inquiété pendant les festivités de la fin d'année ?
Quand on est maire de la cinquième ville de France, on est inquiet en permanence. Les chiffres le montrent, à Nice, la délinquance est bien mieux jugulée qu'ailleurs. Malgré tout, l'actualité nous prouve que nous devons faire preuve d'une vigilance absolue pour garantir la sécurité des Niçois et de nos nombreux visiteurs. La période est tendue. Et il y a cet hiver ici bien plus de touristes que les années précédentes.
On s'habituerait presque, malheureusement, à voir des voitures être brûlées et les forces de l'ordre être attaquées à chaque Réveillon. Que réclamez-vous au gouvernement Bayrou ?
J'étais en phase avec le discours tenu par Gérald Darmanin quand il était ministre de l'Intérieur, même s'il était sans doute freiné dans son action par son gouvernement d'alors. Sa nomination en tant que Garde des Sceaux est un signal positif.
Je me satisfait aussi du discours offensif et déterminé de Bruno Retailleau. Plusieurs de mes propositions reviennent dans le débat et j'espère qu'elles seront bien appliquées, comme par exemple la création d'un parquet national contre le trafic de drogue, qui est lui-même une forme de terrorisme. Gérald Darmanin réfléchit à isoler des narcotrafiquants dans les prisons : il faut les traiter, en effet, comme des terroristes, ou des suspectés de.
Et au niveau local ?
Des absurdités persistent. Nos policiers municipaux sont extrêmement présents sur le terrain — malgré le contexte budgétaire nous en recrutons 50 nouveaux en 2025 — ils sont aussi équipés d'outils de plus en plus innovants. Pour autant, la loi ne leur permet pas d'ouvrir le coffre de véhicules suspects, ni de contrôler les identités ! Les policiers nationaux et municipaux ne partagent pas la même fréquence radio, et nous n'avons pas accès au fichier des personnes recherchées.
Je compte aussi batailler sur le plan social : à compétences égales, avec l'engagement et les risques que l'on connaît, les policiers municipaux n'ont pas accès à une rémunération qui leur permet d'accéder, la retraite venue, aux mêmes droits qu'un national ou qu'un pompier.
Je n'accepte pas que l'Association des Maires de France fasse pression sur le gouvernement pour empêcher une évolution. Ce n'est pas juste. J'aurai un débat avec le président de l'AMF, David Lisnard, parce que je connais son engagement pour nos policiers municipaux.
j'aime bien le maire avec ses citations médiatiques alors que Nice est l'une des villes les plus mafieuses du sud de la France, demandez aux commerces de la plage de la prom ! En plus, pour un maire qui ne respecte pas les décisions de justice et qui se dit au dessus, c'est super hypocrite de se la jouer présent sur le créneau de la justice, mais tout le monde s'en fiche et les journaleux continueront leur reportages sur les voitures en double file au lieu d'informer sur de vrais sujets.