L'un des rares poids lourds du "gouvernement municipal" lance déjà sa campagne pour récupérer l'ouest niçois au cours d'éventuelles futures législatives. Avec un cap bien à droite.
Gaël Nofri remonte en selle. La déception avait été rude au cours des dernières législatives, avec une sortante largement réélue dès le premier tour. Mais le nouveau vice-président de la Métropole n'entend pas lâcher l'affaire avec la cinquième circonscription des Alpes-Maritimes.
Le territoire concentre bien des défis niçois : des vallées, des quartiers presque ruraux, un vaste centre d'affaires, une cité sensible… Il s'agissait aussi, entre 1988 et 2022, du fief de Christian Estrosi, ravi par le camp d'Eric Ciotti. C'est dire si l'enjeu est grand.
Gaël Nofri lançait donc samedi le mouvement politique qu'il évoquait dans nos colonnes en juillet, "Demain la 5". Quatre-vingt personnes, déjà impliquées dans la précédente campagne, ont fait le déplacement dans l'un des nouveaux hôtels de l'Arénas. Plusieurs figures du coin, le patron des taxis, des présidents de comités de quartier. Hormis l'ex-candidate suppléante, les élus du conseil municipal avaient manifestement tous piscine ce matin-là. Une nouvelle illustration de cette majorité amorphe, souvent absente des combats politiques… à dix-huit mois de la prochaine élection communale.
"Se désintoxiquer du Ciottisme"
Celui qui est aussi délégué au territoire des collines niçoises a fixé son cap : anticiper un possible scrutin surprise, en proposant une alternative résolument de droite aux électeurs de la cinquième. Peu ont été choqués par l'alliance entre les Ciottistes et le RN. Souvent le contraire, notamment au nord de la Plaine du Var.
"Nous sommes face à une crise de l'autorité, à une crise politique, morale et économique" a entamé Gaël Nofri. Qui plaide pour "un combat autour de la valeur travail, de la lutte contre l'immigration et l'insécurité". Quelques compliments pour le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau (Les Républicains), un peu moins pour l'hôte de Matignon, Michel Barnier — "la moins pire des options qui se présentaient à nous… Même s'il reste pris en otage par Marine Le Pen".
Un discours plutôt national, "puisque nous devons faire porter notre voix à l'Assemblée, sur les compétences qui ne sont pas données aux communes et aux métropoles".
Avant de ne pas épargner le camp adverse. Quelques tacles : "je vois qu'à Paris, les LR sont en cours de désintoxication du Ciottisme. En local, au conseil départemental, c'est plus compliqué. Où est leur cohérence ?" Les derniers échos assurent qu'Eric Ciotti perdrait, au Département, la présidence de la majorité de droite, conséquence de son alliance avec le RN. Mais pas les rênes de la puissante commission des finances, distributeur de subventions, ce qui fait bondir le camp Estrosi. Verdict doit être donné le 4 octobre prochain, en séance plénière.
"Ici, je veux sortir de la communication à outrance" poursuit Gaël Nofri. "La circonscription a une députée, Christelle d'Intorni, qui pense tout régler à coup de tweets et de courriers incendiaires. En vérité, elle n'obtient jamais rien". Si le président de la République dissout encore, tous deux se retrouveront à nouveau face à face. Le compte à rebours est lancé : plus que neuf mois.
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