À Nice, le musée Matisse s'engage pour des publics parfois éloignés de la culture : "on développe avec eux plein de compétences"

L'un des plus grands musées de Nice se mobilise pour les personnes handi­capées avec des ateliers dédiés à l'art.

Les œuvres de Matisse dialoguent avec celles de Yves Klein, connu pour son célèbre bleu. Jusqu'au 14 avril, l'exposition "Le pouvoir boule­versant de la couleur" est à découvrir sur les hauteurs de Cimiez. Un rendez-​vous qui a déjà attiré du monde, tout comme les collec­tions perma­nentes. Mais saviez-​vous que l'institution est loin de se consacrer uniquement à cela ?

Le Matisse Lab, un "lieu d’échanges, de rencontres, de ressources, d’activités artis­tiques pour tous", accueille réguliè­rement des publics parfois éloignés de la culture. Le 24 février dernier, Nice-​Presse suivait un atelier avec des jeunes de l'Institut Médico-​Éducatifs Les Chênes.

Développer des compétences

Ce jour-​là, six ados, entre 14 et 17 ans, sont venus parti­ciper, accom­pagnés par deux ensei­gnantes. Dès les premiers pas, tous se sont retrouvés face à un portrait dans les galeries. "Il s'agit de la femme d'Henri Matisse, Amélie" précise Sylvie Garet, la média­trice cultu­relle. Un premier échange qui rythmera tout l'atelier.

Direction Le Matisse Lab. Inspirés par la décou­verte de cette person­nalité, les jeunes se lancent dans la création de son portrait, au fusain. Laissant place à une véritable créativité… mais aussi à beaucoup de talent ! "Ce groupe vient tous les quinze jours, en dehors des périodes de vacances scolaires" détaille Sylvie Garet. "Ils découvrent nos collec­tions et ils développent également tout un tas de compé­tences".

Une fois le dessin terminé, place au coloriage avec de l'aquarelle, au découpage, et enfin, au collage du chapeau. Car oui, ici, les ados inter­prètent librement, avec leur propre patte et en ajoutant leurs acces­soires. "La semaine où ils ne viennent pas, ils travaillent en classe autour de la même thématique'". 

Demandes en hausse

Pour la prochaine séance, "on va réuti­liser les mêmes outils, mais cette fois-​ci ça sera leur propre visage. On fera un petit jeu de Mémori en lien avec les chapeaux et les métiers. On amorce ces questions là, on les explore…" Sylvie Garet travaille au musée Matisse depuis une quinzaine d'années. "On accueille diffé­rents groupes en perma­nence, les fréquences des activités varient. On propose aussi des visites avec des personnes malvoyantes". D'ailleurs, "on a de plus en plus de demandes".

Des initia­tives néces­saires pour "ouvrir l'art à tous" et qui se pratiquent dans diffé­rents établis­se­ments de la ville. "Plusieurs dispo­sitifs sont lancés avec la direction des musées" affirme Jacques Dejeandile, délégué au handicap et à l'accessibilité. "Le musée d'Art Naïf, par exemple, vient d'être rendu complè­tement acces­sible. Ça permet à tout le monde de pouvoir s'y rendre. Comme ici, des ateliers y sont également ouverts à tous".