Pour célébrer sa scène théâtrale, Nice a depuis des années son festival de rentrée : il sera de retour dans quelques jours avec un nouveau nom, et une organisation repensée. Patrick Mottard, l'élu municipal qui a planché dessus, nous en dévoile davantage…
Nice-Presse : concrètement, qu'est-ce qui change ?
Patrick Mottard : la Fête des Théâtres existe depuis dix ans chez nous. Il y avait des événements très intéressants, mais on proposait la programmation "normale" des théâtres. Ce n'était pas un événement à proprement parler. Quand je suis arrivé aux affaires, après 2020, on a voulu donner un coup de boost.
En 2022, avec la première du Festival de Créations (les lauréates étant valorisées au cours d'un week-end spécial, ndlr), donc une édition expérimentale. Avec la deuxième, on a pris nos marques. Il y a eu un très beau palmarès, et le public était au rendez-vous !
"Une manifestation qui s'installe pour longtemps sur la scène niçoise"
Cette fois, c'est la troisième édition : on est sur quelque chose de bien produit avec un jury professionnel, une sélection un peu resserrée, des partenaires de plus en plus nombreux… D'ailleurs, cette année, le symbole, c'est que le festival a désormais un véritable nom : "Scènes d'Automne".
C'est l'histoire d'une manifestation qui s'installe tranquillement et pour longtemps. On veut faire décoller la diffusion de la scène locale et gagner de nouveaux publics. En professionnalisant les choses.
À quoi doit-on s'attendre ?
Il fallait une sorte de ciment, donc un thème. À présent, on traitera un aspect du spectacle vivant à travers un parrain ou une marraine. Cette année, nous avons la chance d'avoir Ezéquiel Garcia-Romeu. Il a le double avantage d'être 1) niçois et 2) un artiste reconnu internationalement. Il est porteur d'une spécialité qui est en plein boom : la marionnette contemporaine. Il y a tout un domaine à explorer.
On retrouvera également du classique, avec notamment Andromaque de Racine, du comique, du théâtre d'objets, de la danse contemporaine, du jeune public… Il y a un petit peu de tout.
On tient beaucoup à cette diversité, avec des théâtres et des scènes qui ont leur histoire et leur particularité. Mais la tonalité sera tout de même sur la marionnette avec plusieurs manifestations qui tournent autour de cela. Concernant les spectacles en compétition, ils seront 14, plus deux hors-compétition.
Et pour les à-côtés ?
On va commencer avec une grosse performance le 2 octobre, de 14 h à 16 h 30. La marionnette gigantesque la Dame Blanche déambulera sur la coulée verte avec la compagnie Deraïdenz.
Il y a aussi nos partenariats, notamment avec le Conservatoire et sa section dramatique. Ils vont réaliser toute une série de reconstitutions de travaux d'élèves. Un concours d'écriture contemporaine a été lancé, les professeurs ont sélectionné quatre textes puis ils ont été confiés à des metteurs en scène et des groupes de comédiens. Les reconstitutions auront lieu à l'Entre-Pont, le théâtre Francis Gag, l'Artistique et les Franciscains.
La Cinémathèque proposera une série de projections sur le thème de la marionnette. Cela permettra de revoir, par exemple, le film franco-polonais, La Double Vie de Véronique. Il y aura aussi toute une déclinaison de Pinocchio.
À cela s'ajoute une rencontre avec Ezéquiel Garcia-Romeu à l'Artistique le 15 octobre et une table ronde sur Maurice Maeterlinck, "le pape des marionnettes", le 18 octobre…
La galerie Depardieu accueillera la lecture théâtralisée "Passion… Goliarda", avec la compagnie La Saeta, le 12 octobre. À retrouver également, une exposition sur les trois derniers directeurs du Théâtre National de Nice (Jacques Weber, Daniel Benoin et Irina Brook, NDLR). D'autres rendez-vous sont au programme !
Comment se porte le secteur de la culture à Nice en cette période compliquée pour le pouvoir d'achat ?
On est dans une phase positive. À Nice, la culture n'est pas très chère, voire même gratuite, grâce à la mairie. Bien évidemment, si on va voir une vedette en pointe, ça peut revenir plus cher… Mais on peut tout de même assouvir une soif de culture à moindre prix.
Les musées ont battu des records avec des expositions attractives. Ça marche très bien. La collectivité assume une grande part des coûts. Concernant les nouvelles salles du TNN, en me référant aux chiffres de Muriel Mayette-Holtz, la fréquentation est très bonne, même meilleure qu'avant le Covid.
En savoir +
- Pour plus d'informations sur le festival Scènes d'Automne, vous pouvez vous rendre sur ce site
- Du 2 au 19 octobre
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