"Je veux dire mon soutien au commissaire Souchi qui œuvre de manière exemplaire pour la sécurité des Niçois". Christian Estrosi ne lâche pas le policier, plus d'un an et demi après le début de l'affaire Geneviève Legay.
En mars 2019, cette manifestante de 73 ans est grièvement blessée lors d’une charge policière visant à disperser un rassemblement interdit de “gilets jaunes” à Nice.
Le procureur, depuis muté à Lyon, et le président de la République Emmanuel Macron affirment que la victime n’a pas été au contact des forces de l’ordre. Des “mensonges” a depuis souligné une enquête de Mediapart en septembre dernier, citant des gendarmes qui qualifient la charge de “brutale et disproportionnée”.
"Presque dangereux"
Le comportement du commissaire niçois Souchi est particulièrement pointé du doigt, alors que c’est son épouse qui a été chargée un temps de l’enquête préliminaire sur les faits reprochés.
Le policier, peut-être pas si "exemplaire" que cela contrairement à ce que décrit Christian Estrosi, est décrit comme "presque dangereux", "hurlant", ordonnant de "triquer du manifestant", c'est-à-dire de les battre avec des matraques.
Des "ordres inadaptés", souligne l'IGPN dans un rapport révélé par Mediapart.
Une information judiciaire a été ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique et le dossier a été dépaysé à Lyon par la Cour de cassation.
On apprenait hier, jeudi 10 décembre, que “Rabah Souchi a été mis en examen le 9 novembre par le juge d’instruction du chef de complicité, par ordre ou instruction, de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique”.
Le maire de Nice a réagi sur les réseaux sociaux : "S'il est regrettable que Mme Legay ait été blessée dans une manifestation interdite, je veux dire, au moment où les Français ont besoin de voir leur sécurité garantie par nos policiers, mon soutien au commissaire Souchi qui œuvre de manière exemplaire pour la sécurité des Niçois."
"Les scènes de violences auxquelles nous assistons toutes les semaines doivent inciter, y compris des militants de causes que je peux respecter sans les partager, à ne pas servir de prétexte, en cette période difficile, à ceux qui ne cherchent qu'à détruire et casser du flic."
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