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Nos confrères de Libération dévoilent de nouveaux éléments qui mettent en cause le policier qui a abattu un jeune en fuite, le 7 septembre à Nice-Ouest. On vous résume ce qu'il faut retenir de cette enquête.
Le policier, depuis mis en examen, devait-il vraiment ouvrir le feu contre Zyed Bensaid ? L'usage de la violence, qui a conduit à la mort de ce délinquant, était-il légitime ?
Ce sont les questions auxquelles l'IGPN, la police des polices, devra répondre au cours de son instruction. Le journal Libération dévoile ce 28 septembre de nouveaux éléments qui permettent de mieux comprendre le déroulé du drame.
Un SUV suspect en fuite
Le SUV conduit par le jeune Tunisien tué plus tard passe, dans le Sud de Nice, devant une voiture de police banalisée, à une vitesse que les forces de l'ordre estiment anormale.
Malgré les instruction des agents et le déclenchement du gyrophare, le véhicule ne s'arrête pas.
Bloquée par des bouchons, la voiture doit se stopper, laissant l'occasion aux policiers de l'approcher pour demander les papiers d'identité du conducteur en infraction, et de son passager.
Sauf que le SUV choisit de prendre la fuite, et aurait manqué de peu de percuter les policiers, d'après la déposition qu'ils ont effectué auprès de l'IGPN et que Libération relate dans ses pages.
Les agents sont alors sur le point de faire feu, sans franchir le pas à ce moment là.
Les agents manquaient d'infos
Dans la course, les deux fonctionnaires manquent de renseignements sur les fuyards. Difficile pour eux de savoir à qui ils ont affaire, pour plusieurs raisons.
Le logiciel de reconnaissance des plaques d'immatriculation ne fonctionne pas. Saturé, le réseau d'appels radio ne leur permet pas non plus de joindre à temps le centre de commandement.
À cet instant, ils ne sont donc pas encore informés que le SUV qu'ils pourchassent a en plus été volé.
Le policier n'était "pas en danger"
La course se poursuit. Le véhicule du délinquant percute celui de la police, de face, dans "un choc violent", toujours d'après leur déposition. L'IGPN note que le SUV n'avait pas atteint une vitesse très importante pour autant.
Immédiatement, l'un des deux policiers descend de sa voiture et dégaine son arme. Aux enquêteurs, il explique avoir ordonné à plusieurs reprises aux individus de sortir de leur véhicule. Eux auraient continué leurs manœuvres pour tenter de s'enfuir.
D'après l'auteur du coup mortel, la situation présentait un double risque. Que le SUV blesse les policiers en prenant une nouvelle fois la fuite, et qu'il cause un accident en ville s'il parvenait à prendre le large.
À 16h30, il ouvre le feu. Le délinquant, touché au thorax, ne s'en remettra pas.
D'après l'IGPN, le policier n'était pas dans la trajectoire de la voiture. Il n'aurait donc "pas été en danger". Ce que deux témoins avancent également.
Une cagnotte a été lancée pour la famille de Zyed Bensaid et une marche blanche a été organisée en sa mémoire. L'avocat de ses proches évoque un homicide.