Dans son interview à Nice-Presse le 22 août, l'élu municipal chargé de la Condition animale, Henry-Jean Servat, affirmait vouloir faire de Nice "une ville anti-corrida". Avant nous, d'autres ont déjà franchi le pas.
Il veut arrêter "ce spectacle de cinglés". Lorsqu'il parle de la corrida, Henry-Jean Servat ne mâche pas ses mots. "Ignominie, saloperie, cruauté", l'amoureux des bêtes n'a pas fait preuve de langue de bois pour qualifier ce triste spectacle.
Retrouvez l'entretien en entier : INTERVIEW. Henry-Jean Servat : « je veux faire de Nice une ville anti-corrida »
L'écrivain a précisé qu'il déposerait "un voeu au prochain conseil municipal" pour que "Nice devienne une ville anti-corrida".
Un combat qu'il n'est pas certain de remporter, "puisque certains adjoints et élus [lui] ont dit qu’ils aiment ces activités immondes". Le maire Christian Estrosi (FA) n'a pas encore pris position, si bien que l'on ne sait pas, pour l'heure, si ce voeu sera bel et bien mis au vote.
Si tel était le cas, la décision n'aurait pas vraiment valeur de loi, puisqu'il s'agit de l'expression d'un souhait, l'expression de valeurs partagées, plus que d'un acte juridiquement contraignant. Mais que la cinquième ville de France s'engage à ce point serait un symbole fort, dans le pays et dans toute l'Europe.
Les villes anti-tauromachie
La première ville du pays à avoir affiché ce combat est Mouans-Sartoux, en 2004. Devant cet avant-gardisme, d'autres ont suivi le mouvement. En 2006 Bully-les-Mines (Pas-de-Calais) lui a emboîté le pas.
2007, Montignac (Dordogne), connue pour les grottes de Lascaux, a formé le trio, devenant ainsi la première ville d'Aquitaine anti-corrida. Elle a été suivie par Joucou (Aude) deux ans plus tard. Il a fallu attendre 2020 pour qu'une autre se joigne aux quatre premières : Porta, dans les Pyrénées-Orientales. Dans ces deux dernières communes, l'action de l'Alliance anti-corrida a été déterminante.
Des élus majoritairement à gauche
Ces motions ont été, en grande partie, votées par des conseils municipaux ancrés à gauche ou chez des partis écolos. En 2004, Mouans-Sartoux était sous l'impulsion du maire André Aschieri, apparenté au groupe Les Verts.
François Lemaire (Bully-les-Mines), Paul Azoulay (Montignac), eux, étaient inscrits sous l'étiquette PS.