C'est au début du XVIIe siècle que le monastère de Saorge s'est installé dans cette commune de la vallée de la Roya. Les religieux devaient aider les habitants, alors meurtris par l'épidémie de peste. Il faudra attendre cet hiver pour le visiter à nouveau.
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Il trône fièrement au pied des montagnes, dans la magnifique cité de Saorge. Village peut-être moins célèbre que certains voisins, il n'en reste pas moins l'un des plus beaux de tout le pays. En tout cas, il est reconnu comme tel grâce à son infinité de pépites patrimoniales, à la fois pour l'architecture, ses paysages somptueux, son allure de localité tibétaine et pour ses trésors historiques.
Parmi les détours immanquables de la municipalité, il y a bien sûr son fameux couvent, qui se visite entre février et octobre. Moyennant une rétribution - 7 euros le billet individuel, gratuit pour les moins de 18 ans - vous pouvez venir observer ce lieu calme et inspirant. Ce dernier reçoit, en plus du public, des artistes et auteurs en résidence d’écriture et de création.
Il faut dire qu'ils peuvent trouver là un site tout à fait adapté, dans un cadre alliant un style sobre avec un visage plus baroque. Un véritable plongeon dans le passé de Saorge, nous renvoyant à une époque particulièrement difficile pour la vallée de la Roya. Ce territoire, qui était alors une place stratégique entre le littoral méditerranéen et les montagnes du Piémont, est grandement touché par la peste au début du XVIIe siècle.
L'installation débute en 1633
C'est à ce moment-là que la commune fait appel aux Franciscains pour venir en aide aux habitants. La communauté s'installe finalement en 1633, tandis que la première croix est plantée en 1639 par le père Jean-François Blancardi. Cet aménagement est un défi, et il se fera lentement, au gré des aumônes des villageois. Le nom de l'architecte n'est pas connu, mais la structure reprend parfaitement les codes des constructions destinées à l’ordre religieux à cette période.
Le monastère prospérera ensuite aux XVIIe et XVIIIe siècles, années durant lesquelles il connaîtra son âge d'or. Avant cela, il reçoit des terres de la part de la ville entre 1640 et 1648. En 1665, elle fournit même le bois pour édifier l'église. La décennie 1670 est plus troublée, et les dons des Saorgiens ne sont plus suffisants. Les moines sollicitent en 1679 le conseil du village afin de recevoir l'aumône.
Concernant les travaux, le chœur de l’église et la toiture du dortoir seront achevés en 1681. Un abreuvoir pour les bêtes sera bâti ensuite, accessible aux particuliers, en compensation de l'autorisation de la captation de la source voisine. On recense 7 prêtres et 5 laïcs en 1695, un effectif maintenu au siècle suivant.
Des fresques et des jardins sompteux
À présent, le monument laisse apparaître de sublimes fresques, notamment dans les galeries du cloître, une cour quadrangulaire à ciel ouvert disposant en son centre d'une citerne pour les eaux de pluie. Quant à l'église, elle affiche un style jésuite à travers sa façade précédée d’un porche à trois arcades. À l'intérieur, on repère la nef unique voûtée, ainsi que les chapelles latérales et un grand retable en noyer.
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La balade dans le couvent ne peut pas se terminer sans une exploration des magnifiques jardins en terrasses. Un bel écrin de verdure où la quiétude est le maître-mot. On aperçoit alors un panorama vertigineux sur la vallée, tout en entrevoyant le parc du Mercantour.
Le monastère est le théâtre de divers événements, comme des spectacles, des concerts ou des expositions. On peut par exemple s'y rendre le 24 novembre prochain pour une lecture d'un conte musical pour les enfants.
En savoir +
- Monastère de Saorge
- Ouvert de février à fin octobre
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