Considérée comme l’une des plus belles communes maralpines, Saorge ne laisse pas insensible ses visiteurs. Tour d’horizon de cette charmante localité de la vallée de la Roya, située à 1h30 de Nice.
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En septembre 2023, la commission qualité et labellisation des "Plus beaux villages de France" avait récompensé deux petits nouveaux venus de Provence-Alpes-Côte d’Azur en les incorporant dans son réseau national. Parmi les heureux gagnants, Saorge, représentant des Alpes-Maritimes.
À 1h30 de Nice, ce village se situe à la frontière avec l’Italie, à flanc de montagne, dans la vallée de la Roya. Ce n’est pas forcément la bourgade la plus réputée, mais il s’agit d’un territoire enclavé à l’histoire extrêmement riche, en témoigne l’architecture médiévale de cette place forte auparavant réputée comme imprenable.
"Le verrou de la Roya"
Intimiste, un peu isolée, la commune était surnommée "le verrou de la Roya", étant protégée par trois châteaux. Des traces de ce passé sont encore visibles, entre le dédale de ruelles, les passages voûtés et les hautes façades pour certaines peintes. Elle s’étale sur trois niveaux, reliés par des escaliers nés des restes de l’ancienne forteresse. Il forme comme un amphithéâtre au-dessus des gorges de la Roya.
Entre les maisons hautes et très colorées, on y découvre un patrimoine religieux particulièrement remarquable, à commencer par l’église Saint-Sauveur au style baroque. À l’origine édifiée à la manière romane, elle porte encore aujourd’hui la trace des colonnes peintes en trompe-l'œil, comme on le faisait à l’époque. À travers des décors chargés, la bâtisse a revêtu des ors et des peintures enluminées du XVIIIe siècle.
L'inratable monastère franciscain
Il faut également parler de l’ancien monastère franciscain fondé au XVIIe siècle. Au fur et à mesure des années, le couvent s’est agrandi, la confrérie se voyant offrir par la commune la chapelle Saint-Bernard puis, afin d’y installer le couvent, le terrain attenant, en 1648.
Au passé tumultueux, ce lieu prend des airs d’hacienda mexicaine. Il est classé monument historique depuis 1917, il appartient désormais à l’État qui y organise une retraite d’écriture. Sa gestion revient au Centre des monuments nationaux, qui y prévoit plusieurs manifestations culturelles pour le public.
Évoquons par ailleurs la chapelle de la Madone del Poggio, pur produit de l’art roman ancien sur lequel ont été imaginées des fresques. Ce sanctuaire a ainsi accueilli les moines de Lérins. Propriété privée, vous pouvez tout de même admirer de ce bien son magnifique clocher.
Ici, placettes, fontaines et lavoirs côtoient une architecture typique des municipalités perchées du secteur. Saorge n’en reste pas moins unique par son "avalanche" d’habitations. Les toitures en lauze violette, extraites des carrières locales, amènent un indéniable charme à ce coin du département.
Un village à la fois paisible et vivant
L’ambiance est y globalement très reposante et calme, mais aussi vivante. Une cité hors du temps, laissant une impression un peu irréel lorsqu’on la visite pour la première fois. Vous l’aurez compris, nous sommes très loin du tourisme de masse de la Côte d’Azur.
Sur le plan de la nature, la localité maralpine n’est pas en reste, en particulier si vous vous rendez au "bain du sémite", cette piscine d’eau pure alimentée par la Bendola. Un site à la fois sublime et sauvage, à seulement quelques mètres de la route.
Entouré d’un côté par la montagne, et de l’autre par les roches qui servent de plage aux baigneurs l’été, le bassin a un effet captivant qui ne lasse pas les curieux pénétrant en ces lieux.