Noémie Meffre avec Clément Avarguès
Il a inspiré celui de Rio et c’est aujourd’hui l’un des plus scrutés du monde : le Carnaval de Nice touchait à sa fin ce week-end, assombri par l’éclatement de la guerre en Ukraine. Entre traditions et timides nouveautés, on fait le point sur le meilleur et le “moins bien” de cette édition 2022.
Des chars sublimes !
Commençons par des choses positives ! On ne peut pas dire le contraire, les chars de cette édition étaient d’une qualité à couper le souffle. Réalisés sous le thème du “Roi des Animaux”, 15 ont défilé pour les corsi, 17 pour les batailles de fleurs.
Un king-kong géant, l’empereur des pingouins, ou encore le “Panier de crabes” en référence à la présidentielle 2022… Tous étaient originaux et colorés.
Certaines structures engagées ont marqué le coup comme, par exemple, “Fighting Female” pour qui “le patriarcat fout le cafard”, ou encore “Stop pollution” avec la tortue d’Hervé Moreau mâchonnant un bout de sac plastique.
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Des ambianceurs au top !
Pendant quinze jours, ils se sont donnés à fond. Sourire aux lèvres, les ambianceurs ont dansé, sauté, lancé des serpentins… Habillés en tenue blanche, ou en costumes particulièrement bariolés, tous ont motivé le public avant l’arrivée des chars et pendant le défilé.
Lors des quelques imprévus, ils ont dû faire preuve d’inventivité pour attirer le regard des spectateurs vers eux et continuer le show sans laisser la moindre place à l’ennui. Une chose qu’ils ont réussi avec brio !
Des “Batailles de Fleurs” joliment réussies
Moment incontournable du Carnaval de Nice, les Batailles de Fleurs étaient très réussies cette année. Le “Petit Prince”, “Méfi, l’emblème Niçois”, ou le “Bourdonnement”… Les chars étaient nombreux et enlevés.
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Les seize animatrices des chars ont impressionné par leur dynamisme. Petites danses, grands sourires… Elles ont tout mis en place pour rendre le public heureux et réussir la parade ! Les costumes signés Caroline Roux étaient également sublimes.
Petit bémol sur la “promenade fleurie” installée au centre de la place, qui n’était au final qu’une installation en mousse et en plastique assez peu esthétique.
Au rayon des nouveautés aussi, “le Village de Carnaval” gratuit ouvert sur la Promenade du Paillon ne proposait au final que peu d’activités, dans un ensemble vraiment spartiate…
Une “Parada Nissarda” mal fagotée
Lancée pour la première fois en 2015, la Parada Nissarda promettait un défilé entier consacré “aux associations niçoises et aux enfants”. Si le principe a été respecté, il semblerait qu’elle n’a pas conquis tout le monde…
Les décors et les déguisements étaient parfois un peu limités, voire quasiment inexistants… Même s’il faut souligner que certaines ont joué le jeu à fond !
Un manque de coordination dans la parade a également été remarqué, ce qui a entraîné certaines confusions entre les différentes troupes. Ainsi, on pouvait un peu se perdre… Et ne plus savoir qui est qui.
Le mélange de chars d’assos et des installations plus “professionnelles” n’était pas toujours du meilleur effet. De même, quelques “bugs” d’organisation ont tellement pesé sur certains collectifs qu’ils ont défilé sans un sourire. Bof.
Néanmoins, la bonne humeur était bien au rendez-vous les trois quarts du temps, c’est le plus important.
Peu d’ambiance
Il faut le dire cette année, le Carnaval a été lancé dans des conditions un peu particulières compte tenu de la situation sanitaire liée au Covid-19. Les places ont été installées uniquement en tribunes ou dans les promenoirs.
Ce qui s’est fait ressentir au niveau de l’ambiance. Celle-ci n’était pas vraiment au rendez-vous pour cette édition… Quelques spectateurs en train de danser ont quand même été observés dans les gradins et les ambianceurs sont restés motivés !
Des troupes étrangères ont regretté que les gens soient venus “observer un spectacle”, sans jouer le jeu du carnaval en participant de bon coeur au show.
Une organisation parfois brouillonne
L’organisation semblait parfois un peu difficile… Pendant les parades, on pouvait voir des personnes déambulant au milieu du corso, des enfants ou des poussettes…
Côté sonore, on a souvent entendu le public se plaindre. La cause ? Visiblement le mélange des sonorités accompagnant les différentes troupes à la musique principale… Un véritable brouhaha. Il pouvait parfois, sur le passage du même char, y avoir trois chansons envoyées au volume maximum ! Désagréable…
Reste à préciser que l’événement a fait son grand retour après une année d’absence, et que le maintien de l’édition 2022 a été confirmé uniquement en janvier. Les organisateurs ont donc fait au mieux ! De même, elle a attiré du monde, avec 107.000 spectateurs. Une gageure, au vu de la situation sanitaire.
L’an prochain, le 10 février, c’est le Roi des Trésors du monde qui sera sacré !